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Dassault Super Étendard

Les matériels de l’Armée de l’Air n°10
Frédéric Lert

Pour l’aéronautique Navale, le Super Étendard est ce que le Jaguar a été pour l’armée de l’Air, c’est-à-dire le fer de lance, le « camion à bombes », l’avion de tous les combats, et ce en dépit des lacunes certaines de cet appareil directement dérivé de l’Étendard des années cinquante. Entré en service dans les années soixante-dix, le SEM (Super Étendard Modernisé) s’apprête à prendre sa retraite dans une petite poignée d’années, après une carrière extrêmement active et dense.

Engagé une première fois au Liban au début des années quatre-vingts, le Super Étendard a été utilisé intensivement dans les Balkans, puis en Afghanistan, et en 2011 au-dessus de la Libye. Exporté à seulement 14 exemplaires, il s’est quand même couvert de gloire en infligeant de sérieux revers à la Royal Navy en 1982 pendant la guerre des Malouines avec le missile Exocet, tandis que les 5 avions loués temporairement en Irak ont largement participé à faire du Golfe Persique une zone dangereuse pour les navires venant s’approvisionner en brut iranien.

Sur un plan technique, l’avion a largement évolué au cours de ses années de service pour atteindre depuis quelques années une véritable maturité opérationnelle avec le Standard 5 lui offrant la capacité d’engager des cibles de nuit avec des armements parmi les plus sophistiqués et les plus précis. Apprécié de ses pilotes malgré un confort assez spartiate et une ergonomie discutable, le SEM est d’une redoutable fiabilité.

Un tel bilan aurait pu faire du Super Étendard une star, mais il a toujours été un peu éclipsé par les vedettes avec qui il a partagé les hangars des porte-avions, Crusader ou Rafale.

C’est donc une injustice que corrige Frédéric Lert avec ce nouvel ouvrage ; pensez donc que les rares livres consacrés à cet appareil datent tout de même des années quatre-vingts ! Bien sûr, avec les limitations imposées par le format de la collection désormais bien établie Les matériels de l’Armée de l’Air et de l’Aéronavale, dont il constitue le dixième volume, ce Super Étendard aurait pu n’être qu’un petit livre sans ambition.

Et bien non, c’est bien à une formidable petite pépite à laquelle nous avons à faire car en 66 pages, Frédéric Lert est parvenu à faire tenir en détail tout ce qu’il faut savoir sur cet avion, sur le plan technique comme opérationnel, le tout illustré de bonnes photos, montrant l’appareil sous toutes ses coutures, en action et en détail, agrémenté de quelques profils couleurs. Pour la forme, c’est parfait.

Sur le fond, c’est à peu près la même sauce, c’est-à-dire qu’il ne manque pratiquement rien, grâce à un texte très dense, de l’histoire de l’avion, de ses opérations en Amérique du Sud, dans le Golfe Persique et partout où il a été engagé sous nos cocardes, l’auteur s’offrant même le plaisir de raconter les dessous politiques peu reluisants du raid de représailles après l’attentat du Drakkar (Beyrouth 1983) et apportant de nombreux renseignements très intéressants sur l’affaire des Super Étendard irakiens sur lesquels la documentation est pour le moins très pauvre !

Il faudrait être bien difficile pour trouver le moindre reproche à faire à l’encontre de cet ouvrage totalement maîtrisé et abouti, accessible et bien peu onéreux ! Sans conteste, une réussite.

Frédéric Marsaly


64 pages, 20 x 24 cm, couverture souple dos carré

La collection « Les matériels de l’armée de l’Air et de l’Aéronavale »

En bref

Histoire & Collections

ISBN 978-2-35250-175-6

16 €