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Coup de cœur 2010 |
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Les fusées balistiques du IIIe Reich, qui firent davantage de victimes parmi les déportés qui les montèrent au sinistre camp de Dora-Mittelbau que par leurs tirs, ont attiré, dès la fin de la guerre, les convoitises des Alliés. Alors que les Russes et les Américains se partageaient et exploitaient les savants et les trésors de technologies développés par les Allemands, le monde entier fut stupéfait d’entendre les bip-bip de Spoutnik 1 lancé le 4 octobre 1957. Un mois plus tard, pour le quarantième anniversaire de la Révolution d’octobre, Spoutnik 2 envoyait la chienne Laïka dans l’espace ! Comment était-il possible qu’en si peu de temps, les Russes aient à ce point devancé les Américains ?
Dans une introduction passionnante, Antony Angrand, nous apprend que dès la seconde moitié du XIXe siècle, Constantin Tsiolkovski et d’autres savants Russes avaient déjà imaginé des engins pour voyages spatiaux. On remarquera que c’est à cette époque que Tsiolkovski proposa son équation fondamentale de l’astronautique et que c’est précisément au centenaire de sa naissance que fut lancé Spoutnik ! Il n’en fallait sans doute pas plus pour que l’apport des savants Allemands soit fertilisé sur cette culture. Si l’on ajoute le vol de Youri Gagarine le 12 avril 1961, on imagine ce que fut la réaction des Américains et le défi qu’ils se lancèrent au travers de la NASA.
L’auteur décrit l’enjeu d’une nation qui voulut à nouveau affirmer sa suprématie et développa en détails les succès et les drames des programmes : Mercury, Gemini, Apollo… L’apothéose d’Apollo XI, qui le 20 juillet 1969 permit l’alunissage d’Armstrong et Aldrin alors que Collins restait aux commandes de Columbia, concrétisa l’incroyable épopée. En un peu plus de dix ans, l’Amérique avait rattrapé son retard.
De la Terre à la Lune est un beau livre, remarquable, proposé par les éditions ETAI. Il relate une aventure humaine et technologique extraordinaire. Les nombreuses illustrations, plus de 300, en noir et en couleurs, dont certaines en pleine page, sont d’une très grande qualité. La mise en page est particulièrement agréable. Bref, un livre que tout passionné de l’espace doit avoir dans sa bibliothèque.
Philippe Bauduin
368 pages, 23,5 x 31 cm, relié
– Coup de cœur 2010 de l’Aérobibliothèque