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Délires en plein ciel

Elliott Hester

Connaissez-vous James Herriot ? Non ?

Vous devriez.

En 1969, James Herriot entreprit de plier l’Angleterre en quatre en publiant Toutes les créatures du Bon Dieu, un recueil d’anecdotes de sa vie quotidienne de jeune vétérinaire débarquant de l’école, à la fin des années 30, en plein Yorkshire. Il y racontait les multiples déconvenues d’un étudiant qui, après s’être imaginé opérant des animaux de compagnie dans des cliniques à la pointe du progrès, se retrouvait à accoucher des vaches dans la neige à trois heures du matin, sans électricité et avec pour toute aide les commentaires hargneux d’un paysan bourru. C’était tour à tour hilarant, gênant, tendre, et toujours génial.

On peut penser que Elliott Hester est un peu l’héritier de James Herriot. Lui n’est pas vétérinaire : il est steward dans une compagnie aérienne américaine. Et ce ne sont pas les animaux ou les paysans qui lui causent du soucis, mais des passagers et des membres d’équipage qui, de page en page, se révèlent malades, énervés, hystériques ou carrément obsédés sexuels, tant il est vrai que la situation peu naturelle qui consiste à être trois cents enfermés dans une boîte de conserve à douze kilomètres du sol révèle parfois les instincts les mieux refoulés de l’être humain.

On trouvera donc ici des passagers et des pilotes hautains, une hôtesse caractérielle, des stewards retardataires, des gens à deux doigts de la mort, d’autres qui se battent entre eux ou attaquent le personnel de bord, des avions qui doivent «faire demi-tour tout de suite je me suis trompé de vol», des soucis techniques s’ajoutant à l’occasion à ces inénarrables problèmes humains.

Le tout est écrit dans une langue simple et savoureuse, les anecdotes sont parfaitement choisies et contées dans une progression constante, avec un sens très particulier de l’euphémisme et de la politesse ; bref, non seulement on se marre un grand coup, mais on ne s’ennuie jamais.

Allez-y : vous m’en direz des nouvelles.

Franck Mée


295 pages, 17 x 11 cm, broché
Traduit de l’anglais (États-unis) par Bernard Blanc
Existe en grand format

Ouvrages édités par
En bref

Payot & Rivages

ISBN 2-228-90210-1

8,50 € (format poche)