Voici la suite de l’histoire des trois amis silésiens, Hanna et Werner, d’origine allemande et engagés dans les Hitlerjungend pour apprendre le pilotage, et Max, d’origine juive et interdit de vol. Comme le premier volume, le deuxième adopte une narration alternée, contant simultanément l’adolescence des trois personnages et leurs actions à la fin de la Seconde guerre mondiale : Max, émigré aux États-Unis et pilote de Vought F4U Corsair, est sélectionné par le SOE pour infiltrer l’armée allemande en Pologne, tandis qu’Hanna, montée en grade avec l’aide d’Adolf Galland, est devenue pilote d’essais des Focke-Wulf Triebflügel, Heinkel He 162 et Fieseler Fi 103 « Reichenberg », sur lesquels elle entraîne et mène au combat les jeunes loups de la Luftwaffe.
On le comprend, après un premier volume ambigu sur le plan historique, Dent d’ours bascule clairement dans l’uchronie. Ça n’est sans doute pas une mauvaise chose, puisque cela permet à Yann de se libérer pour raconter l’histoire de son choix. Le propos est un peu plus subtil et original que dans le premier volume, si l’on met de côté la rencontre entre Max et Zofia (qui rappelle plus une histoire de bonobos qu’une œuvre historique et qui, surtout, a déjà été vue cent fois), et la construction des personnages reste soignée.
C’est également avec plaisir que nous retrouvons le dessin d’Alain Henriet, son trait dynamique, sa mise en page aérienne et ses cadrages inspirés ; il est parfaitement accordé avec la mise en couleurs d’Usagi, dont la palette varie séquence par séquence pour renforcer les ambiances.
En abandonnant son ambiguïté — récit historique ou pure fantaisie ? — pour adopter clairement le registre du conte initiatique sur fond d’uchronie, ce deuxième volume répond aux faibles critiques que nous avions émises et lance Dent d’ours sur de très bons rails.
Communiqué de l’éditeur
56 pages, 21 x 29,7 cm, cartonné
Les albums de la collection « Dent d’Ours
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Dupuis
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