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Dent d’ours, tome 3/6

Werner
Yann & Henriet

Nous sommes en avril-mai 1945. Hanna rencontre le Führer, puis prépare les essais d’une nouvelle Wunderwaffe : une aile volante Horten XVIII, capable de bombarder New York. Max, lui, se remémore leur histoire avec Werner, l’ami allemand, membre des Hitlerjungend. Werner, pour qui ne compte que voler, qui refuse de voir l’idéologie de son groupe, et qui ne perd ses illusions que lorsque le père de Max est pris à partie et sa boutique saccagée. Werner, qui veut accompagner Max jusqu’à la frontière lorsque celui-ci part pour l’Amérique. Werner, qui donne logiquement son nom à ce troisième tome de Dent d’ours, et qui est le seul dont l’avion est brisé en couverture…

On peut être surpris qu’Hanna ne sache pas, une dizaine d’années après leur séparation, reconnaître Max de Werner, mais il va falloir faire avec : c’est indispensable au scénario. En dehors de ce détail, Yann l’a parfaitement construit, commençant avec l’atterrissage épique d’un Fieseler Storch au cœur de Berlin avant d’alterner à son habitude les destins des trois personnages, au crépuscule de la Seconde guerre mondiale et une décennie plus tôt. Il joue avec le suspense, l’action et la tension, avec le racisme et l’amitié, avec la naïveté et la violence, avec la farouche brutalité du nazisme et avec les premiers émois amoureux d’adolescents, avec l’Histoire des bons vieux Lancaster et avec la fantaisie uchronique des Wunderwaffen, toujours en soignant les transitions pour maintenir un rythme naturel et prenant.

Le couple Henriet-Usagi, aux pinceaux et aux couleurs, continue son excellent travail, parvenant à rendre clairement des scènes violentes tout en ménageant des lecteurs potentiellement assez jeunes (Dent d’ours a été publié dans le Journal de Spirou). La mise en pages est claire et fluide, les cadrages sont forts, le dessin est dynamique et les ambiances sont subtiles, l’ensemble ne souffrant guère de critique.

La fin peut paraître un peu abrupte et les planches 43-44 souffrent d’une densité de phylactères un peu élevée, mais le bilan de ce premier cycle est bien meilleur que ce que le premier volume laissait espérer. Au bout du compte, ces trois tomes originaux, qui oscillent entre histoire de guerre et jeux d’enfants, forment une excellente surprise que nous recommandons chaudement.

Franck Mée


48 pages, 21 x 29,7 cm, cartonné

Les albums de la collection « Dent d’Ours


Dent d'ours, tome 3
Dent d’ours, tome 3

Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Dupuis

Dent d'ours, tome 3
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Dupuis

ISBN 9782800162904

14,50 €