Dent d’ours devait être un triptyque, chaque tome étant centré sur un personnage pour raconter l’histoire originale de ces gamins silésiens devenus pilotes dans les armées allemande et américaine. Ce premier cycle terminé, leurs parcours racontés et leurs histoires à nouveau fusionnées, la recette change logiquement : plus question d’allers-retours entre les découvertes de l’adolescence dans les années trente et les drames de la guerre dix ans plus tard, Yann choisit cette fois un récit chronologique unique pour narrer la suite.
Plus simple dans sa construction, le scénario conserve tout de même ses qualités : une certaine sensibilité, des rebondissements parfois un peu cavaliers, un fin dosage de message humaniste et d’action menée tambour battant. Sur fond d’uchronie, de Wunderwaffen et d’opération Paperclip (avec quelques approximations techniques, notamment dans la double planche sur le Silbervogel), il poursuit également le dilemme de Werner : exécuter sa mission et sauver des milliers d’Américains ou trahir et sauver Hanna ?
Henriet et Usagi, aux crayons et aux pinceaux, poursuivent évidemment leur excellent travail, trouvant toujours un équilibre subtil entre réalisme du trait et des scènes militaires (on se surprend à relever les deux hélices du Lockheed Lightning de la page 14 qui tournent dans le même sens), clarté du dessin et expressivité des personnages : un travail subtil et délicat qui permet même de faire passer dans Le journal de Spirou une case de massacre et de corps démembrés !
Moins tendre, peut-être plus mûr que le premier cycle, le second démarre en tout cas sous les meilleurs auspices, avec un récit soigné, prenant et rythmé, qui fait attendre la suite avec impatience.
Franck Mée
48 pages, 21 x 29,7 cm, cartonné
Les albums de la collection « Dent d’Ours »
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Dupuis
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