Dent d’ours, tome 6/6

Les meilleures choses ont une fin : voici donc l’ultime volume de Dent d’ours. Le destin de nos héros est appelé à se dénouer au pied du Silbervogel, bombardier à corps portant capable d’atteindre l’Amérique, pendant que le Reich s’effondre et que les Alliés font tout pour récupérer les scientifiques allemands.

Pour ce grand finale, on retrouve les ingrédients qui ont fait le succès de la série : une uchronie solidement ancrée dans des événements historiques, des héros hésitant entre leurs sentiments, leur morale et leurs missions, un bel équilibre entre relative tendresse du scénariste pour ses personnages et dureté sans fard d’une époque tragique… et rebondissements parfois difficiles à croire, notamment dans l’épilogue ! Le fond est dur et ne s’en cache pas, mais Yann sait alléger son propos en ajoutant une touche de truculence et d’héroïsme à sa tragédie — et certains apprécieront des détails discrets, comme l’évocation du mythe du V7 de Richard Miethe.

Le récit est superbement porté par le dessin d’Alain Henriet et la mise en couleurs d’Usagi, qui trouvent eux aussi sans coup férir l’équilibre subtil entre l’incontournable brutalité de scènes de guerre et la jeunesse des lecteurs visés.

Au bout de six tomes, le bilan s’impose : s’il est possible de trouver quelques faiblesses çà et là, le pari de raconter la montée du nazisme, la Seconde Guerre mondiale et les Wunderwaffen à travers le destin de trois gamins silésiens est totalement gagné. Équilibré, mené tambour battant, évoquant l’Histoire sans cacher sa nature d’uchronie, Dent d’ours est une vraie réussite que nous recommandons chaudement à tous les adolescents… et aux autres.

Franck Mée

56 pages, 21 x 29,7 cm, cartonné
0,550 kg

Les albums de la collection « Dent d’Ours »

Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Dupuis

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© Éditions Dupuis