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Dernier survol

Une soif d’apprendre
André Turcat

C’est avec surprise que l’on découvre cet ouvrage posthume d’André Turcat, décédé en 2016. Avait-il choisi lui-même le titre ? En tout cas, le sous-titre « Une soif d’apprendre » résume parfaitement cette aspiration naturelle qu’avait le célèbre pilote d’essais. Autant le dire tout de suite, si c’est la carrière du pilote d’essais qui vous intéresse, rabattez-vous sur les autres productions littéraires de l’aviateur, dont les deux tomes de ses mémoires publiées en 2005 et 2009. Ici, il est finalement très peu question d’aviation, sur une quarantaine de pages, et André Turcat nous explique surtout que tout au long de sa vie, il a voulu apprendre. Apprendre et comprendre, et notamment sur des sujets aux antipodes de son métier, comme la préhistoire, l’art pictural ancien, la théologie et la religion, les voyages et les rencontres.

Ce livre de 130 pages commence par une préface de Michel Rétif, compagnon des essais de Concorde, 18 courts chapitres et une postface de Pierre Léna, le jeune astronome qui avait convaincu le pilote de suivre la trajectoire d’une éclipse de soleil, à bord de notre supersonique. Tout au long des pages, on constate la volonté de l’auteur de toujours apprendre plus, sur de nouveaux sujets, de s’entourer d’amis avec les mêmes dispositions. Il a rendu sa carte d’étudiant à 82 ans !

Le livret photographique central, en couleur, est finalement paradoxal par rapport au texte, car il ne montre que le pilote et l’homme public qu’il a été, et n’illustre en rien ses centres d’intérêts complètement différents de son métier, ses voyages ou ses amis en dehors de la sphère aéronautique.

Souvent, par une forme de pudeur, André Turcat évoque des personnages sans les nommer.
On sent la plume précise du polytechnicien, scientifique amoureux des belles lettres et soucieux d’une écriture de haute volée. Certains mots requerront l’usage d’un dictionnaire ! La brièveté des chapitres en fait une lecture rapide. Signalons qu’il réserve un chapitre à « Citadelle » et à Antoine de Saint-Exupéry, l’archétype du pilote-écrivain, qu’il aurait voulu voir siéger à l’Académie française.

Avec ce Dernier survol, ce sont de nouvelles facettes d’André Turcat qui sont révélées au public, certes avec retenue et pudeur, et qui complètent ses autobiographies axées sur sa carrière de pilote.

Jocelyn Leclercq


133 pages, 15,3 x 24 cm, couverture souple
0,270 kg

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JPO Éditions

ISBN 9782373011432

24,35 €