L’association nordiste « Abbaye de Beaupré, Études et Sauvegarde du Site », sous la plume de son président Serge Comini, est sortie de sa zone de confort, l’étude de cette abbaye dans les siècles passés, pour étudier à partir de la fin des années 2000, l’histoire de l’aérodrome installé au même endroit pendant la Première Guerre mondiale.
Il est évident dès les premières pages que l’auteur a effectué un important travail de recherche pour obtenir la matière première de ce livre de 415 pages tiré à 250 exemplaires et qui vise un lectorat de spécialistes et de grands amateurs du sujet, ou de l’endroit.
La construction est logiquement chronologique, un prélude introductif précédant un chapitre sur les Français, puis le gros morceau, l’aviation britannique, constitue la majorité de l’ouvrage. Quelques pages sur la présence allemande à Beaupré forment un intermède avant un chapitre sur les Australiens, et un épilogue. L’étude progresse Squadron par Squadron, selon l’ordre chronologique d’occupation de l’aérodrome. Au sein de le chaque unité, c’est également par ordre d’apparition dans les journaux de marche que sont abordés les aviateurs, sous forme de petites biographies. Elles sont plus ou moins détaillées selon les individus.
Si l’étendue des recherches est évidente, la répétition de ces mini-biographies finit par lasser, d’autant que certains détails ne sont pas forcément utiles à la compréhension du sujet, et surtout certaines notions ne sont pas du tout expliquées en préambule, notamment pour un lectorat profane sur l’aviation. Il a manqué également une relecture « aéronautique » qui aurait corrigé des mauvaises traductions de termes anglais
Une série de photos aériennes, certaines d’époque et d’autres récentes clôture l’épilogue, suivi par un tableau d’honneur qui paraît exhaustif.
Une partie archéologique prend alors le relais et montre des découvertes faites sur le site sur près de 40 pages, illustrée avec profusion. Peu d’éléments découverts sont vraiment aéronautiques, et là encore l’auteur a visé l’exhaustivité de son catalogue.
Quelques pages de cartes complètent le livre, mais la collection de photographies de La Gorgue parait hors-sujet. Un index onomastique termine l’étude détaillée, ainsi qu’une bibliographie qui est en fait constituée de références de fin d’ouvrage, alors que le livre contient aussi des notes de bas de page. Le mélange des deux types de référence est déroutant.
Malgré les défauts évoqués ci-avant, ce beau et gros volume permet de connaître de manière détaillée l’histoire d’un aérodrome, celui de La Gorgue, et de sortir des oubliettes de l’histoire, grâce au travail opiniâtre de Serge Comini, qui a su mettre à profit toutes les sources disponibles, dans un domaine qu’il ne connaissait pas du tout à la base.
Jocelyn Leclercq
416 pages, 21 x 29,7 cm, couverture souple
1,820 kg
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