Philippe Boscardin a été pilote de ligne. Son parcours est quelque peu atypique : arrivé à l’aviation par la lecture, il devient pilote professionnel et œuvre dans un premier temps dans le travail aérien. Il s’amuse comme un fou à bord des Pilatus PC-6 de largage parachutiste et effectue aussi des missions humanitaires en Afrique. Mais il faut bien que jeunesse se passe et il intègre Euralair comme pilote d’aviation d’affaires, puis de ligne sur Boeing 737. Ensuite ce fut l’aventure AOM sur DC-10 et MD-83, l’A320 chez Star Airlines et il termine sa carrière sur A330 chez XL Airways.
Cette carrière comprend une particularité rare. En fin de carrière, tout en étant pilote et instructeur chez XL, Philippe a intégré l’OCV, l’Organisme du Contrôle en Vol, une poignée de pilotes professionnels en charge d’aller vérifier dans les différentes compagnies françaises que les procédures sont bien respectées. Ce poste peu connu lui a offert l’occasion d’aller contrôler des équipages aussi bien à Saint-Pierre-et-Miquelon qu’aux Marquises, des voyages exceptionnels qui l’ont visiblement marqué !
Si le récit est teinté de la retenue d’un agent assermenté soumis au devoir de réserve pour une partie de ses activités, notamment celles qui ont trait aux commissions d’enquêtes dont il a fait partie, on voyage pourtant en agréable compagnie, l’auteur s’attachant à décrire ce qu’est vraiment la vie d’un pilote de ligne de la fin du XXe siècle au début du XXIe. Les machines sur lequel il vole sont des personnages à part entière de son histoire, ses entreprises, les voyages, les anecdotes en vol — celles qui sont racontables — et il ne perd jamais de vue qu’il s’adresse à des passionnés, comme lui, d’aviation.
Philippe Boscardin a fait le choix d’arrêter de voler finalement assez tôt, mais — et cette anecdote est assez représentative du personnage et du livre — les multiples contraintes du métier, en particulier les visites médicales où « on entre comme pilote de ligne, on peut en sortir en n’étant plus rien » ont fini par avoir raison de son envie de prolonger l’aventure.
Récit très agréable à suivre, ce livre, publié en autoédition et au tirage très limité, est pourtant à classer parmi les lectures conseillées, d’autant plus que les droits de l’auteur sont reversés à une œuvre de charité.
Frédéric Marsaly
348 pages, 15 x 23 cm, broché
L’Aérobibliothèque met à votre disposition un bon de commande imprimable à retourner à l’auteur-éditeur.
Les bénéfices liés à la vente de cet ouvrage seront reversés au SSNAM, l’association des navigants au service des orphelins de l’aviation marchande.