Ce roman a une trame double, contée en parallèle : l’histoire d’un équipage de l’Aéropostale, dans les années 1920, qui tombe aux mains des Maures, et à notre époque, le rallye aérien Toulouse – Saint-Louis-du-Sénégal auquel participe un journaliste toulousain, pas porté sur l’aviation.
Greg Lamazères lie les deux narrations via un manuscrit sur la première reçu par le personnage principal de la seconde. Autour des différents personnages gravitent des pilotes et des personnages de l’époque héroïque et les concurrents et organisateurs du rallye.
Le roman est plutôt volumineux, avec près de 400 pages. Les chapitres alternent d’une histoire à l’autre, qui finissent par se retrouver plus intimement liés. Cette fusion, qui était prévisible dès le début de l’ouvrage, ne suit pas un schéma classique. On en serait presque déçu. D’un autre côté, l’auteur prend souvent des contrepieds, envoyant son récit là où on ne l’attend pas, se perdant parfois dans des explications détaillées sur l’histoire et la géopolitique, en particulier au Maroc. C’est ainsi que le journaliste, antihéros par nature, vivra son moment de gloire personnel, contraire à l’archétype de son personnage.
On trouvera les influences littéraires de Greg Lamazères parmi les écrivains voyageurs. Le style peut parfois surprendre. Surtout, on pourra être désarçonné par le manque de « finition » de certaines sous-histoires. Cela laisse la place à l’imagination mais également l’esprit en friche, à la lecture du roman.
Nul doute que les amateurs de voyage et de l’Aéropostale auront à cœur de lire ce roman à l’écriture ambitieuse.
Jocelyn Leclercq
384 pages, 15 x 22 cm, broché
0,550 kg
18 €