Deux siècles dans le ciel du Pays de Langres

1784-1984
Hubert Déchanet

Davantage qu’une suite de faits divers tirés des archives de la gazette locale, Deux siècles dans le ciel du pays de Langres d’Hubert Déchanet est un florilège de faits aériens marquants, soulignant une véritable passion des Haut-Marnais pour l’aviation.

Tout commence avec les ballons et montgolfières aux ascensions incertaines et aux atterrissages périlleux, faisant le spectacle dès 1852 pour une foule considérable, massée dans la cour de la citadelle de Langres, à l’occasion des fêtes patronales.
Puis, le 7 juin 1911 eut lieu le premier atterrissage d’un avion à Langres. Le monoplan Blériot du capitaine Goÿs de Miserac attira une nuée de curieux, car plus de 3000 personnes enthousiastes lui firent une ovation lors de son décollage. Des anecdotes amusantes décrivent les incidents sur le camp d’aviation des Franchises si mal pavé , responsable de nombreux capotages. Il est aussi question des grandes manœuvres de l’Aviation en 1911, où caporaux et lieutenants pilotes défiaient les éléments, pour porter le courrier de l’état-major. Les fêtes langroises de l’aviation, en août 1913, virent l’atterrissage de huit appareils militaires devant de nombreux spectateurs et autorités. Deperdussin, Farman, Blériot, Nieuport, biplans et monoplans, firent le spectacle, en survolant les abords d’un terrain noir de monde. Des jeunes filles accueillirent les “héros de l’air” avec des bouquets de fleurs, sous les flonflons enjoués de la musique du 21e de ligne, suscitant les articles dithyrambiques du journal local En Avant.

Pendant la guerre de 14-18 les “beaux oiseaux de fer” fréquentèrent toujours le terrain de Langres. Parmi les pilotes portant fourrure et casque de cuir, les natifs de Langres furent les plus chaleureusement accueillis par la population admirative des acrobaties qu’ils réalisaient parfois à la verticale de la ville. L’odyssée du dirigeable Zeppelin allemand L-49, obligé de se poser près de Langres par cinq avions de chasse français, au retour d’une mission de bombardement sur l’Angleterre, est l’un des évènements marquant de cette période. Ce “monstre” pouvant atteindre 100km/h à 7000 mètres d’altitude finira au musée de l’armée, tandis que son sistership, le L-50, abandonné par son équipage lors d’un bref atterrissage près de Bourbonne-les-Bains, disparaîtra au large de Fréjus après avoir dérivé au gré des vents.

Les fêtes aériennes de l’entre-deux-guerres à Rolampont, avec la participation de célébrités comme le virtuose de l’acrobatie Louis Massotte, et le rallye international de Frankfurt en 1939, quelques jours avant l’entrée en guerre, ne sont pas passés sous silence.

La Seconde Guerre Mondiale connaît son lot de malheurs puisque plus de cent pilotes perdirent la vie dans les cieux Haut-Marnais. Plusieurs stèles furent érigées en mémoire des équipages de Lancaster abattus par la DCA.

Le renouveau de l’aéro-club Langrois, ses problèmes de terrain, de subventions, d’avion volé par deux prisonniers allemands, les exploits de ses pilotes, ainsi que l’existence éphémère de la société Air Lingon, font l’essentiel de la période décrite après la Seconde Guerre Mondiale. Ce livre jette un regard enthousiaste et historique sur deux siècles d’aviation Haut-Marnais, dont certaines pages, des plus fameuses, furent écrites au pied même de la citadelle de Langres.

Richard Feeser


Préface de Vincent Clérin, pilote de ligne
160 pages, 160 x 240 mm, couverture souple, 54 photos et illustrations.

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Éditions Dominique Guéniot

ISBN : 2-87825-279-9

21,50 €