Quand éclate la guerre d’Indochine, l’aviation de bombardement française n’existe plus. Les quelques Halifax et Marauder restants sont voués à des missions de transport… Les exigences de la guerre contre le Vietminh, l’étendue du théâtre d’opérations, et l’insistance du général Harteman (patron de l’armée de l’Air en Indochine) auprès des Américains pour obtenir des bombardiers légers, vont permettre la renaissance de quatre groupes de bombardement sur B-26 Invader (Gascogne, Armagnac, Tunisie, Bourgogne). De 1950 à 1955, année au cours de laquelle les appareils seront restitués aux Américains, 112 B-26 Invader porteront les cocardes françaises.
Armé de bombes en soute, de bombes et de roquettes sous les ailes, de mitrailleuses de 12/7 dans le nez (version attaque au sol B-26 B), les ailes et en tourelles arrières, le B-26 défie les chasseurs de sa génération par ses qualités de vol. Livré en plusieurs versions (B-26B, B-26C à nez vitré), incluant la reconnaissance photographique (RB-26C du groupe Armagnac), c’est un bombardier rapide (400 km/h), disposant d’un excellent rayon d’action (600 km) et le plus souvent engagé en patrouilles (parfois jusqu’à trente appareils), accompagné de chasseurs Bearcat avec lesquels il fera souvent équipe.
L’auteur raconte de façon chronologique le déroulement des opérations, jour après jour, en insistant sur les points forts des multiples actions auxquelles les Invader furent associés. Bombardements, mitraillages, reconnaissances, on apprend tout des combats violents, au cours desquels les équipages B-26 payèrent un lourd tribut. Depuis leur base principale de Tourane, les aviateurs de l’armée de l’Air, renforcés par une dizaine d’équipage de la Marine, interviendront partout au Vietnam, du nord au sud, Tonkin, Annam, mais aussi au proche Laos, avec un point d’orgue à Dien Bien Phu où les B-26 Invader feront 1130 sorties, du 13 mars au 7 mai 1954, perdant plusieurs appareils dans la bataille.
L’identité des personnels, le numéro des appareils, ainsi que les couleurs de marquages, des insignes et cocardes, sont donnés. De nombreuses photos inédites (plusieurs par page), en noir et blanc, illustrent un texte agrémenté d’anecdotes. Les profils couleurs, de la main de l’auteur, donnent plus de détails et combleront la curiosité des plus exigeants.
Pour ce B-26 Invader, Jean-Jacques Petit s’appuie sur les livres de marche et d’opérations des unités, et sur de nombreux témoignages qui restituent fidèlement la vie des groupes de bombardement en Indochine, de leur création à leur dissolution, en novembre 1955. Le tome 2, marquant le retour des Invader dans l’armée de l’air, est consacré à la guerre d’Algérie.
Richard Feeser
32 pages, 21 x 29,7 cm, couverture souple