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Douglas B-26 Invader [Tome 2]

L’Afrique du Nord et la métropole
Jean-Jacques Petit

Le B-26 Invader n’est probablement pas un avion « mythique » en France dans le sens où, apparu tout à la fin de la Seconde Guerre mondiale sur le théâtre d’opérations européen, il ne jouit pas de la notoriété de ses prédécesseurs (à commencer par son fameux homonyme B-26… Marauder !) Et à moins de s’intéresser aux peu « médiatiques » conflits d’Indochine et d’Algérie — où il a volé sous les cocardes françaises — cet ultime bombardier à hélices de l’armée de l’Air pourrait demeurer largement méconnu si des passionnés ne s’attachaient à lui, tel Jean-Jacques Petit qui, par le plus heureux des hasards, a vu le dernier vol des B-26 français en… septembre 1969 ! Dans le premier volet de son étude, l’auteur nous avait présenté avec force détails les opérations des Invader en Indochine : ce tome 2 est donc logiquement consacré à la guerre d’Algérie, mais aussi aux nombreuses unités qui ont utilisé l’appareil tardivement en métropole, alors que les bombardiers nucléaires Mirage IV étaient en service depuis quelques années déjà…

Il n’est plus besoin de présenter Jean-Jacques Petit, la précision et la sobriété de ses publications et fameux profils d’avions. Aussi est-on étonné de trouver, accompagnant le fascicule, l’impression de 14 pages séparées qui reprennent ni plus ni moins l’intégralité du texte et des légendes photos, l’auteur ayant par erreur fait imprimer par l’éditeur le… brouillon du texte ! Autant le dire tout net, nous n’avons pas cherché à comparer les deux pour comprendre les différences ou erreurs et au fond, pour peu pratique et moins agréable que ce soit à lire, nous apprécions ce mea culpa plutôt qu’un ouvrage bâclé. Et comme le prix de cette publication (9 €) est à peine supérieur à certains magazines disponibles dans les kiosques, nous avons relativisé cette petite déception en nous disant que « rien que pour les photos et les profils, ça vaut déjà le coup ! »

Comme dans le premier fascicule, les faits sont couverts d’année en année — en l’occurrence à partir de 1956 — avec l’évocation des unités utilisatrices et des opérations menées et une profusion de détails sur les appareils pris séparément (cette fameuse perception « spotter » qui envisage l’histoire d’un avion collectivement bien sûr, mais surtout individuellement, ces « petites histoires qui alimentent la grande »). Naturellement, pour une publication de ce volume — sérieuse mais synthétique au possible et condensée, les anecdotes, les récits de navigants sont portion congrue ; l’équilibre général nous semble toutefois réussi et nous ne boudons pas notre plaisir en découvrant également les magnifiques photos au sol ou air-to-air, qui montrent aussi toutes les « sauces » auxquelles l’avion a été mis en France jusqu’à son retrait final (les B-26 « Zoulou » du Centre d’Expérimentations Aériennes Militaires, du Centre d’Essais en Vol ou du Centre Technique du Bombardement).

Derrière ce petit fascicule, on imagine que l’auteur aurait sans doute matière à réaliser un véritable livre sur les Invader français, riche en témoignages, en anecdotes, plans divers et « photoscopes » variés (notons au passage les remerciements particuliers de l’auteur à l’incontournable et souriant Bernard Chenel). Mais dans l’attente, pas de doute, n’hésitez pas à acquérir les deux volumes de ce « In action » à la française, parce que, franchement, « ils le valent bien ».

Georges-Didier Rohrbacher


32 pages, 21 x 29,7 cm, couverture souple

En bref

Association pour la Préservation du Patrimoine Aéronautique

9 €