Martine Gay nous explique comment faire passer Du rêve à la réalité un vol sur les traces des pionniers de l’Aéropostale, quand on est, comme elle, un pilote expérimenté et passionné, en quête de nouvelles aventures. Il faut trouver un sponsor et une équipière de toute confiance, et participer à la 23e édition du rallye aérien d’Air Aventures. Son très sympathique récit de voyage qui l’emmène du 25 septembre au 8 octobre 2005, de Toulouse à Saint-Louis du Sénégal, et retour, nous en fait partager toutes les émotions…
Être le seul équipage féminin parmi les 24 engagés n’est pas forcément le plus facile. Pourtant, rejoindre dans les temps la ligne de départ et s’envoler cap au sud, à bord d’un petit Cessna 172 Rocket, sur le même itinéraire et à la même vitesse qu’un Didier Daurat, avec comme indicatif « cigogne » n’est ce pas purement génial ?
On bataille avec le mauvais temps, la procédure radio, la navigation, et l’on se crêpe légèrement le chignon avec Catherine, sa coéquipière adorée, à laquelle on laisse si peu les commandes… pour enfin découvrir l’Afrique où l’on sent confusément vibrer l’âme de ceux de l’Aéropostale. Impossible, alors, de ne pas faire référence aux chantres de ces glorieux aviateurs, si obstinés à faire passer le courrier, par de larges extraits des livres de Saint-Exupéry (Terre des hommes, Courrier sud, Citadelle), de Kessel, ou de Mermoz (Mes vols) et de la presse de l’époque qui leur redonnent vie.
Martine Gay nous dit aussi son éblouissement en survolant au raz des dunes, des falaises, ou des plages, les paysages grandioses du Maroc, de la Mauritanie, du Sénégal, parfois occultés par de puissants cumulonimbus, des visibilités réduites ou des pluies torrentielles. Il y a aussi la fatigue, la chaleur, l’imprévu qu’il faut gérer parfois en se déroutant, les différentes épreuves de la course où elle est bien classée. La récompense est une escale à Cap Juby où Saint-Exupéry fit naître son Petit Prince, l’accueil chaleureux des populations, le partage d’impressions de vol avec les autres équipages au dîner typique de l’escale, la satisfaction du devoir accompli.
Une longue annexe de 80 pages retrace la fabuleuse épopée des Lignes aériennes Latécoère devenues Aéropostale en 1927 : mission de reconnaissance de Joseph Roig en 1923, organisation de la ligne, portraits des principaux acteurs, Pierre Georges Latécoère, Beppo de Massimi, Marcel Bouilloux-Lafont, Didier Daurat, Mermoz…
Une bonne lecture de vacances, dans l’intimité des routes aériennes du grand sud, d’hier et d’aujourd’hui…!
Richard Feeser
238 pages, format 15 X 24 cm, couverture souple
une centaine de photos et illustrations