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Du Sunderland au WG13 Lynx

Récits sur l’Aéronautique navale
(1946-1985)
Pierre Meriot
Officier en chef des équipages

Les ouvrages autobiographiques de l’ARDHAN ont en commun d’être d’une écriture soignée, voire davantage. Souvent issus de mémoires avant tout destinés à l’entourage familial, leur publication révèle au final que l’exercice est de fort bonne facture, preuve que la Royale était une bonne école et que la réussite venait couronner les esprits les plus pertinents. Car avoir du caractère et le sens du devoir sont des atouts mais ne suffisent pas toujours pour mener une belle carrière. En témoigne ces récits, moments choisis des trente-neuf années passées au service d’une arme qui pourtant n’était pas le premier choix de l’auteur.
Et quels débuts !

Nous laisserons au lecteur le plaisir de découvrir ce subtil équilibre entre obéissance et respect de l’engagement face à des autorités, elles-mêmes à devoir composer entre un impératif immédiat et un « héritage » administratif qui va vite s’amplifier.

S’ensuivent des récits constamment sous le sceau de la pudeur et de l’humanité qui amènent au fil des pages le sentiment d’une belle carrière menée par une personne comme on aimerait en croiser plus souvent. Oh ! Ils ne sont pas exempts de quelques faits qui ont déplu ou peiné le rédacteur, mais quand bien même, les circonstances sont évoquées avec tact et pour les cas les moins dramatiques un certain humour. En effet, la décolonisation amène son lot de combats avec récits poignants … ou au contraire quelques-uns qui ne peuvent empêcher de faire sourire.

Puis, les armes s’étant tues, ce sera dans la seconde moitié de cette carrière pour le moins peu commune que nous trouverons les deux aventures industrielles de ces programmes majeurs qui ont si fortement marqué l’Aéronautique Navale : le Super-Frelon et le Lynx. Le lecteur y (re-)découvrira combien un programme réussi est le fruit d’un art consommé de bonne intelligence entre des acteurs… qui, même s’ils rament dans le même sens (cela reste à voir parfois), ne le font pas forcément à la même cadence… du moins au début.

Une fois encore, la concision et la finesse de la plume réjouissent le lecteur qui perçoit (le plus souvent à demi-mot) toute la somme de diplomatie, de rigueur et de clairvoyance qu’ont eu à déployer quelques acteurs bien placés au sein des équipes en charge de ces programmes.
Qualités que l’auteur aura d’ailleurs à mettre à nouveau en pratique de façon assez éclatante dans le maquis corse quelques années plus tard !
Encore quelques pages, et l’on regrette d’avoir à refermer le livre … Même les meilleures choses ont une fin.

François Ribailly


246 pages, 15,5 x 23,6 cm, couverture souple
0,383 kg

115 clichés, 2 cartes et un profil en N&B

En bref

ARDHAN

978-2-913344-37-2

20 €