Eagle, l’aigle à deux têtes [4]

James a retrouvé son corps, mais il est toujours là-bas, de l’autre côté de la planète, où il paie sa dette en pilotant pour un contrebandier local. Le hasard va le jeter dans les pattes de la police militaire, qui veut le juger pour les crimes de Hans…

En retrouvant son corps, James change de scénariste : le voilà désormais aux mains de Wallace. L’histoire est riche en rebondissements, mais pas vraiment subtile. Jadis pilote efficace et consciencieux, James garde la trace du temps passé dans la peau d’un nazi inflexible et subit des crises où ses souvenirs se mêlent à ceux de Hans. Le scénariste en profite pour multiplier ces altercations gratuites dont il est coutumier, quitte pour cela à créer un policier militaire obsédé qui va délaisser ses missions avec la bénédiction de ses supérieurs pour poursuivre James jusqu’aux plages du débarquement…

Comme le scénariste, le dessinateur Julien Camp reste sur la partie américaine de l’histoire. Il réalise à son habitude une très belle prestation, toute en peintures précises et élégantes, qu’il s’agisse de dessiner un vieux Yokosuka à flotteurs, un planeur d’assaut Waco… ou une foule de personnages en train de se hurler dessus.

L’ouverture anglaise du second cycle de L’aigle à deux têtes est donc une superbe réussite graphique, mise à mal par un scénario qui ne sait pas faire avancer l’histoire sans altercations artificielles entre personnages impulsifs.

Notez que ce n’est pas le cas du quatrième tome de la série sœur. Sur le premier cycle, les histoires se déroulant de part et d’autre du front étaient relativement homogènes (bien que chaque auteur gardât sa touche personnelle). Ce n’est plus le cas : Eagle et Adler ont désormais des tons bien différents, et Wallace fournit dans l’ensemble une copie moins cohérente et équilibrée que Buendia.

Franck Mée

48 pages, 24 x 32 cm, relié

– Les albums de la collection « L’aigle à deux têtes »

Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Zéphyr