Les éditions Pat.H ont créé une collection Passion Aviation et cette biographie du célèbre aviateur belge trouve là un fort bel écrin. Une reliure à dos carré et une couverture en carton 300 g/m2 recèlent 176 pages d’un fort grammage (150 g/m2) qui permet une mise en valeur des documents d’époque, et on comprend vite que c’était le but. On s’approche ainsi de la catégorie « beau livre ».
Le contenu se compose d’un texte, celui de l’édition d’origine autant qu’on puisse en juger, mais il est surtout enrichi dans cette édition de reproductions en couleur de correspondances de l’époque, soit des lettres écrites par Edmond Thieffry et conservées par leurs destinataires depuis lors, soit reçues par lui. Tout au plus peut-on regretter que certaines reproductions de courriers soient un peu trop petites (sur un quart de page) et difficile à déchiffrer. En comparaison, il n’y a pas beaucoup de photographies : quelques portraits du héros sujet du livre, de ses contemporains, de quelques machines volantes. Parmi les courriers reproduits dans cette édition, outre le témoignage d’Edmond Thieffry lors de ses rencontres avec Guynemer, nous trouvons également des intéressants échanges entre le constructeur d’hélices de Monge Lumière et l’as français Madon : de Monge cherche à faire adopter son hélice pour Spad par les armées française et belge et confie sa mise au point à Madon et à Thieffry.
Cette publication arrive juste après le centenaire de la fin de la Grande Guerre, et constitue une bonne surprise. Le récit de la capture et du début de captivité d’Edmond Thieffry avec ses propres mots a été imprimée et on peut voir les feuillets originaux qui avaient été cachés dans le manche d’une raquette de tennis ! Chaque détail est intéressant d’une façon ou d’une autre.
Il aurait été intéressant de compléter par des notes de bas de page certains points techniques ou historiques qui restent flous : L’identité d’un autre pilote, ami ou ennemi, le type exact et le numéro d’une machine accidentée… Est-ce une erreur dans le livre original qui transforme l’escadrille N 65 (SPA 65) en escadrille des Cigognes (page 112) ? Si oui, c’est là qu’une note de bas de page de l’auteur actuel corrigeant une erreur ancienne aurait été plus qu’opportune. Si l’erreur est moderne, elle est difficilement pardonnable venant d’un expert.
Une annexe reprenant les revendications de victoires et les chutes de Thieffry, avec une tentative de correspondance avec les opposants le cas échéant, aurait été un plus certain.
On termine l’ouvrage fort bien renseigné par cette biographie améliorée d’un pilote de la Première Guerre mondiale, et impatient de découvrir le tome 2 sur la carrière civile de l’aviateur belge.
Jocelyn Leclercq
176 pages, 20 x 25 cm, couverture souple cartonnée
0,680 kg