Après l’Encyclopédie des Monomoteurs et celles des avions Piper, Cessna et Beechcraft, Marc Ranjon s’écarte quelque peu de ses sujets habituels pour s’aventurer dans le domaine particulier des voilures tournantes. L’auteur précise que son sujet débute avec les appareils postérieurs à 1945. Il faut bien convenir que si des hélicoptères ont volé bien avant, les premiers appareils résolument opérationnels n’apparaissent qu’alors.
Comme pour ses ouvrages précédents, Marc Ranjon adopte l’angle du conseil à l’achat – qui est aussi son domaine professionnel. Bien sûr, cet angle n’est pas celui qui correspond le plus aux aspirations de la plupart des lecteurs des ouvrages aéronautiques mais outre qu’il se détache des approches techniques ou historiques habituelle, il permet d’aborder aussi des points clés souvent passé sous silence par ailleurs. En clair, la majorité d’entre nous n’est sans doute pas dans l’interrogation d’avoir à choisir entre un Robinson R.22 ou un Guimbal G.2, entre un Kaman KMax ou un Boeing Vertol Model 107, ou entre un H.155 ou un AW-169 mais les arguments qui feront peser la balance entre l’un ou l’autre permettent de percevoir avec plus d’acuité les choix technologiques ou commerciaux qui ont été faits lors de la conception de l’appareil et qui expliquent parfois des succès commerciaux, ou des échecs, qui font moins les gros titres que pour les appareils à voilure fixe.
Une telle approche pourrait ne concerner que les appareils en cours de production ou ceux faisant l’objet de transactions importantes sur le marché de l’occasion, toujours très actif pour l’aéronautique en général, mais l’auteur n’a pas oublié de mentionner et de traiter des appareils rares ou très anciens, comme les tchèques d’Aero Vodochody, les Hiller, et les machines de pur combat comme le Tigre ou le Cobra, l’occasion de (re)découvrir des machines rares ou très anciennes, parfois les deux comme le Yakovlev Yak-24A. Pour chacune, l’auteur analyse donc l’intérêt qu’il peut y avoir à acquérir la machine en question, ou bien s’en abstenir. Néanmoins, si les informations, innombrables, offertes sont pertinentes, il manque, comme c’était le cas dans les précédents ouvrage, un peu de liant entre elles, un problème amplifié par une rédaction manquant de fluidité et, surtout, de relecture. On est clairement un ton en dessous des démonstrations magistrales des volumes précédents où l’expertise de l’auteur semble plus à son aise.
Chaque machine est cependant toujours très bien illustrée, par des photos de provenance diverses, de dessins parfois issus des collections du constructeurs ou d’œuvres d’époque, mais aussi de dessins produits spécifiquement pour cet ouvrage par Christophe Verdier déjà à l’œuvre dans les précédents livres de la collection, l’ensemble restant très agréable à feuilleter et compulser.
Même si son prix peut sembler prohibitif, cette encyclopédie reste dans la logique de la collection et de sa clientèle visée.
Frédéric Marsaly
format : 35 x 26,5 cm, 174 pages, reliure cousue, couverture cartonnée.
poids : 1480 g