L’aviation n’a certes pas toujours aussi sécurisée qu’elle l’est aujourd’hui. Les premiers essais et les premiers vols des pionniers furent empreints d’une dangerosité propre à l’expérimentation de techniques nouvelles. Le lieutenant Selfridge, du Signal Corps américain fut la toute première victime de l’aviation. Passager d’Orville Wright pour une démonstration aux militaires américains, il périt dans l’accident du Flyer III en 1908.
Eugène Lefebvre fut quant à lui le premier pilote à perdre la vie en avion. Ingénieur de talent, sportif accompli et champion cycliste, il fut l’un de ces nombreux « sportsmen » français attirés vers l’aviation pour son côté aventureux et pour l’esprit de compétition qui animait les premiers meetings d’aviateurs. Le 7 septembre 1909, Eugène Lefebvre se tuait aux commandes d’un Wright-Ariel.
Marie-Christine et Michel Damagnez sont enseignants au collège Eugène Lefebvre de Corbie, la ville où vécut l’aviateur. Passionnés par l’histoire de leur commune, ils nous livrent un splendide travail biographique sur Eugène Lefebvre. Le livre commence par le récit de l’enfance et de la jeunesse d’ Eugène Lefebvre, puis aborde sa carrière d’aviateur, ses contacts avec les Wright et la société Ariel. La Grande Semaine de Champagne est largement détaillée et très bien illustrée avant d’aborder l’accident mortel, son explication et ses conséquences, que ce soit au niveau familial ou dans le monde de l’aviation.
Le travail de Marie-Christine et Michel Damagnez est extrêmement bien documenté, assorti d’une iconographie très fournie. On ne peut que saluer la méticulosité de la recherche et de la restitution de la vie d’Eugène Lefebvre ; ce livre ne manquera pas d’intéresser les passionnés de la période des pionniers. Au travers de la vie d’Eugène Lefebvre et de l’ambiance particulière des premières années du vol motorisés, les auteurs nous invitent à un voyage très intimiste dans une période exaltante… parfois mortelle cependant !
Timothy Larribau
144 pages, 210 x 297 mm, couverture souple