Parmi l’ondée (bienfaisante) de livres célébrant les missions Apollo s’est glissé un intrus, un ouvrage qui semble dire « Oui, oui, la Lune, tout cela, c’est bien, mais après ? Et si nous visions plus loin ? » Effectivement, imaginons que les humains, après avoir trouvé suffisamment de bon sens et d’énergie pour cesser de démolir leur planète, puissent à nouveau envisager sereinement de se projeter dans l’espace (et ce non pas pour fuir un monde devenu inhabitable). La « conquête » de la Lune était, ne l’oublions pas, le fruit d’une rivalité entre deux grandes puissances. Une « guerre des étoiles » ayant ruiné l’URSS, le moteur de l’exploration spatiale a cessé de fonctionner à plein rendement. Ce qui ne signifie pas pour autant que tout s’est endormi, loin s’en faut. L’aventure spatiale a été moins médiatisée. Simplement. N’oublions pas que là-haut, en orbite autour de la Terre, la station spatiale internationale est habitée en permanence depuis novembre 2000…
La trame du livre Explorateurs de l’espace n’est pas compliquée : elle nous véhicule de façon chronologique depuis les premiers tirs de fusées soviétiques R7 (1957) jusqu’aux confins de l’univers. Cela démarre de façon classique (mais détaillée) avec les premiers satellites Spoutnik et Explorer ainsi que les premières sondes lunaires Luna (1959) et dès la cinquantième page est évoqué un éventuel retour sur la Lune : la porte s’ouvre alors sur un futur spatial. Même si les chercheurs sont censés être avant tout des techniciens, l’émerveillement et la rêverie sont au rendez-vous. Un livre aux frontières du fantastique mais pas fantaisiste.
Plus le lecteur avancera dans le livre, plus il s’éloignera de notre planète-mère. La Lune, puis Mars, et enfin une propulsion lointaine dans un (passionnant) chapitre Au-delà de notre continent cosmique. De quoi avoir la tête qui tourne dans la galaxie et amener à la rêverie quelques-uns de nos milliards de neurones. Parsemé d’interviews de scientifiques et de voyageurs de l’espace, cet ouvrage effectue un mariage paradoxal entre la science et l’univers du fantastique. On reconnaîtra la « patte » scientifique des auteurs à la présence en annexe d’une chronologie et d’un index.
Philippe Ballarini
200 pages, 14 x 21,5 cm, broché
0,294 kg
– Préface d’Yves Le Gall, président du CNES