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Farman

De l’aviation à l’automobile
Claude Roussel, Laurent Friry, Sébastien Faurès Fustel de Coulanges

Prononcez le nom de Farman dans un milieu « aéro » et il vous sera répondu « Henri », « kilomètre en circuit fermé », ou encore « Goliath ». Or, Farman, c’est également Maurice et Dick. Ce grand nom de l’aviation occupe également une place non négligeable dans l’automobile, à l’image de certains de ces « sportsmen » fortunés et touche-à-tout du tout début du XXe siècle dont les frères Farman sont des exemples marquants.

La fin du XIXe siècle ayant vu l’émergence du moteur à combustion interne qui manquait à bien des moyens de locomotion en gestation, le panorama des activités motorisées envisageables devint soudainement très large : voiturettes, motos, automobiles, hydroglisseurs… Dans cette bouillonnante époque où le moteur à quatre temps est mis à toutes les sauces, et où un Ernest Archdeacon se livre à des essais sur un engin à deux roues motorisé et mû par une hélice, les frères Farman vont jouer les entreprenants touche-à-tout ; ils seront (entre autres et en ordre dispersés) coureurs cyclistes, coureurs automobiles, pilotes d’avions, constructeurs aéronautiques, motoristes, négociants en avions ou en autos, constructeurs d’hydroglisseurs, créateurs de lignes aériennes, constructeurs d’automobiles…
C’est ce dernier aspect qui a inspiré les auteurs, l’ouvrage étant massivement consacré aux automobiles Farman, l’aviation y étant présentée comme un sujet mineur.

Avec la multitude des sociétés ayant porté le nom de Farman, des Farman & Co, Farman frères & Cie à la HMD Farman ou à la Société anonyme des usines Farman, nous sommes en présence d’un impressionnant écheveau tissé par chacun des trois frères, tantôt faisant cavalier seul, tantôt en association avec l’un ou l’autre des membres du trio, tantôt les trois ensemble…
Ce qui pourrait ressembler à un vaste méli-mélo est démêlé avec brio par les auteurs qui ont su nous faire avancer de manière chronologique dans le dédale des activités des frères Farman, tâche rendue encore plus ardue par la disparition des archives Farman pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les annexes comportent divers tableaux, dont le palmarès cycliste, automobile et aéronautique des frères Farman, les caractéristiques des automobiles, de la A6 à la NF2, la généalogie des moteurs d’aviation, quelques (superbes) photos des rares automobiles survivantes, sans oublier le tandem « bibliographie + index ». On notera que les auteurs précisent que les avions ne sont pas le cœur du sujet et qu’ils invitent le lecteur à s’orienter vers le Docavia n°21 de Jean Liron. De même, en ce qui concerne les Lignes Farman, ils rappellent l’existence du numéro 87 du magazine Icare.

Ce livre de belle qualité, soutenu par une iconographie riche et soignée, ravira évidemment les amateurs d’automobiles anciennes, mais également ceux qui, dans la stupéfiante explosion de technologie des transports qui marque le début du XXe siècle, sauront élargir leur intérêt au-delà de la seule aviation.

Philippe Ballarini


224 pages, 24,7 x 29,6 cm, relié
1,402 kg

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ETAI

ISBN 978-2-7268-9747-8

59 €