La quatrième de couverture nous laissait entrevoir une passionnante fiction policière dans une île perdue du Pacifique … Hélas, une fois refermé, cet ouvrage ne m’a apporté aucun frisson tant les personnages reflètent le stéréotype de l’Américain moyen des années trente. Se côtoient pêle-mêle des acteurs célèbres évidemment beaux comme des dieux, des femmes manifestement sublimes, un couple de jeunes mariés juifs forcément innocents comme des nouveau-nés, des tueurs incontestablement mafieux et des agents du FBI obligatoirement corrompus. Pour allécher le chaland, l’auteur a joint à tout ce petit monde des personnages réels tels, Trippe, Priester, Sikorski et Lindbergh, œuvrant pour la Pan American Airways qui s’est fixé comme objectif la mise en place de nouvelles lignes aériennes États-Unis – Asie à bord des hydravions Clipper.
Il faut patienter la moitié du polar pour découvrir enfin le viol et le meurtre de la « magnifique » jeune maîtresse cubaine d’un mafieux notoire (à l’époque, Cuba était le lupanar des Américains aux fantasmes inassouvis), crime qui sera à demi élucidé par les plus mauvais « fins limiers » corrompus du FBI.
L’auteur se présentant comme un ingénieur défroqué, je serais tentée d’y adjoindre un piètre romancier dans la mesure où le fil de l’histoire ne comporte aucun suspense, le tout est rédigé dans un vocabulaire médiocre et des dialogues ponctués d’expressions récemment apparues. Un polar ? Non, autre chose qui rime avec !
Corinne Micelli
288 pages, 13 x 21,5 cm, broché
0,396 kg
Le droit de réponse de l’auteur :
Mon roman Fatal atoll consacre une part importante à la conquête aérienne du Pacifique. Votre recension expédie le sujet en quatre ou cinq lignes, dans une rubrique qui en comporte une quarantaine. Par ailleurs, certains commentaires me paraissent hors sujet ou erronés.
– 1) il faut patienter la moitié du polar pour découvrir enfin le viol et le meurtre. Or, cet épisode est décrit dès le premier chapitre.
– 2) Dans votre texte, mes personnages sont bizarrement présentés comme des stéréotypes de « l’Américain moyen ». Si l’on admet que l’on désigne sous cette expression le charpentier, le fermier, l’employé, l’ouvrier ou bien la ménagère au foyer, je doute fort que ces Américains-là aient eu les moyens de voyager à bord d’un Clipper. Ayant consulté ou visionné une masse de documents, en particulier sur la société US des années trente, j’ai la prétention d’affirmer que mes personnages reflètent parfaitement cette époque. C’est le cas des acteurs hollywoodiens, des mafieux et leurs belles maîtresses, ou bien des féroces tueurs de Murder Incorporated.
– 3) Avant que J. Edgar Hoover ne réforme et modernise le FBI, cette administration était un ramassis de têtes brûlées et de corrompus.
Guy Escure