Voilà un ouvrage aux titre et sous-titre alléchants, mais dont le contenu ne correspond peut-être pas tout à fait à ce que la couverture pouvait laisser entendre. Un peu mince au regard du sujet abordé (150 pages), il souffre de quelques déséquilibres et d’une construction quelque peu brouillonne. L’histoire de l’aviation militaire en Russie est un sujet intéressant, mais qui sort du champ 1941-1945, de même que les quelques pages sur le Normandie-Niémen, pas vraiment féminin. Le sacrifice de Maurice de Seynes est certes héroïque, mais hors-sujet ― surtout que seules huit lignes sont consacrées à Lilya Litviak, icône de l’aviation militaire féminine soviétique.
L’ouvrage est en fait une sorte de « galerie de portraits » d’aviatrices soviétiques, certaines étant évoquées dans un chapitre entier, comme Irina Rakobolskaïa (du 588e NBAP « Taman ») et Galina Brok Beltsova (587e BAP), d’autres dans un entrefilet. Il semblerait que ces deux femmes aient fait l’objet de chapitres relativement conséquents parce que, survivantes, elles ont pu être rencontrées par Martine Gay. Un des intérêts réside dans le fait que l’une opérait de nuit sur Polikarpov Po-2, tandis que l’autre effectuait des bombardements en piqué diurnes à partir de Petlyakov Pe-2. Ces deux chapitres, au cœur de l’ouvrage, sont donc des recueils de souvenirs. Ils sont suivis des « portraits d’aviatrices au front ». On trouvera également une préface de Valérie Andrée, un avant-propos, une introduction, une conclusion, une postface…
L’amateur d’histoire de l’aviation sera peut-être dérouté par l’usage fréquent de la première personne du singulier. Cela donne une touche particulière à ce livre dont le cœur demeure la relation des entretiens avec deux femmes pilotes soviétiques de la Seconde Guerre mondiale.
Philippe Ballarini
158 pages, 14,3 x 24 cm, broché
0,271 kg