L’extraordinaire carrière de Valérie André avait déjà fait l’objet de deux autobiographies, l’une de 1954 (Ici Ventilateur) et l’autre publiée en 1988 (Madame le Général). Trente ans plus tard, Martine Gay décide de « remettre au grand jour son histoire » et cela donne ce volume moins épais que ceux régulièrement proposés par l’éditeur spécialisé JPO, avec son désormais célèbre bandeau rouge.
De fait, le livre est assez décousu, reprenant mot à mot et avec son accord les précédents écrits de la générale André, mais souffrant de nombreuses digressions. Certaines sont « touristico-historiques », d’autres concernent les femmes en Indochine, notamment « l’ange de Dien Bien Phu », Geneviève de Galard (rencontrée trois semaines avant l’achèvement de l’ouvrage), et un grand nombre concerne des hommes ayant opéré sur ce théâtre d’opérations extérieures. On s’écarte donc fort du sujet de cette collection (le premier tome concernait les femmes pilotes en Union Soviétique pendant la « Grande guerre patriotique »).
De nombreuses illustrations émaillent le récit, en noir et blanc, issues soit de collections privées, soit de la photothèque du Service Historique de la Défense ou du Musée des parachutistes de Pau. La reproduction en noir et blanc des cartes sur une demi-page n’apporte rien. Celle insérée dans le cahier central, en couleur, est indéniablement mieux mise en valeur de la sorte. Cet encart central permet une qualité d’image bien supérieure à celle qu’on retrouve dans les pages de texte, souvent trop petites pour être appréciées à leur juste valeur, imprimées sur un papier qui ne leur rend pas justice.
On oscille constamment entre une évocation de la guerre d’Indochine, selon les souvenirs d’une poignée de pilotes, de chirurgiens, de parachutistes, voire de marins, et un hommage aux femmes dans un pays en guerre. On est finalement assez loin du sous-titre qui laissait entrevoir une biographie de la pionnière Valérie André, mais le livre reste agréable à lire.
Jocelyn Leclercq
145 pages, 15 x 24 cm, broché
0,269 kg