Peu de choses ont été écrites sur les Forces Aériennes Stratégiques (FAS), et pour cause, puisqu’un parfum de secret militaire flotte autour de ces unités. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France était devenue un nain politique et militaire, une force de seconde zone dont le général De Gaulle ne voulait pas qu’elle fût inféodée à l’un des deux blocs de la Guerre froide. C’est dans ce cadre, et avec la naissance d’une bombe atomique française, que fut mise sur pied la politique française de « dissuasion nucléaire » nécessitant des vecteurs pour porter à l’ennemi le feu thermonucléaire. Le Mirage IV fut le premier vecteur aérien de ces « Forces Aériennes Stratégiques », vecteur mythique et durable puisque qu’il servit les FAS pendant une quarantaine d’années.
Le Mirage IV, appareil de légende que pilota l’auteur, est bien évidemment au centre de cette évocation des FAS. Évocation, et non « histoire », car Robert Galan se défend bien d’avoir voulu narrer doctement la chronologie des FAS. Il laisse ce soin à d’autres, nous proposant modestement le récit de temps forts de cette aventure humaine peu commune et peu connue du public. Voilà donc un bon moyen d’aborder les FAS « de l’intérieur », grâce au vécu de l’un de ses pilotes.
Robert Galan a le chic pour écrire en toute simplicité sur des sujets qui pourraient paraître compliqués ; il sait les rendre accessibles à un lectorat de non-initiés sans tomber dans le travers de la simplification outrancière. La plupart de ses ouvrages sont découpés en courts « micro-chapitres » de quelques pages, leur donnant une structure très rythmée, dans une démarche obligeant l’auteur à la concision. Celui-ci n’échappe pas à la règle et le lecteur ne risque ni de s’y perdre ni de somnoler. Aux explications historiques, stratégiques, techniques, l’auteur mêle sa propre expérience ainsi que quelques anecdotes choisies, ce qui donne du « nerf » à ce livre et le rend vivant. Ainsi, tout le monde y trouve son compte, du néophyte pour qui ce sera le premier contact avec cet élément majeur de notre dispositif de défense que sont les FAS au « moustachu » qui aura plaisir à lire le récit d’événements vécus dont il n’avait pas connaissance.
Philippe Ballarini
220 pages, 15 x 22 cm, broché
0,385 kg
cahier photos 32 pages
Préface du général de corps aérien Philippe Steininger