Au cours d’une formation, la plupart des élèves pilotes découvrent lors du briefing le sujet du vol du jour, qu’ils auront avec un peu de chance survolé dans le Manuel du pilote ou évoqué en cours théorique. Les instructeurs les plus consciencieux quittent leurs élèves avec un « pour la prochaine fois, tu réviseras telle partie », mais ça n’est pas systématique et les élèves ont souvent du mal à savoir où ils en sont dans le programme de formation.
Savoir où l’on va, tel est le but de ce Livret de briefing. Son objectif : faire l’interface entre la théorie générale et la pratique quotidienne. C’est un véritable pas-à-pas qui permet à l’élève de voir où il en est de sa progression et de savoir ce qui viendra ensuite. Il peut également aider l’instructeur, l’élève arrivant « pré-briefé » et n’ayant en principe plus besoin que de quelques précisions avant de passer au cours pratique.
Il ne remplace donc pas le Manuel du pilote, mais le complète. Les explications sont concentrées sur la pratique, les fondements théoriques étant censés être acquis par ailleurs. Mais il vous accompagne concrètement, de votre premier contact avec un avion (avec le suivi des lignes jaunes des taxiways) à l’examen LAPL ou PPL final (avec une liste claire de ce que l’examinateur peut attendre et des critères de notation).
Nous lui reprocherons tout de même une tendance à présenter comme des vérités générales le cas particulier des avions de l’auteur. Il indique par exemple que modifier le régime de 100 tr/min fait gagner ou perdre 5 kt, ce qui n’est valable que sur les appareils montés en prise directe (ou avec un compte-tours hélice, comme chez Aquila). De même, il affirme que les volets diminuent la pente de montée, ce qui dépend des avions et doit donc être vérifié au cas par cas dans le manuel de vol.
Enfin, dans l’édition courante début 2022, on note une confusion entre pression et densité de l’air dans la présentation de la résultante aérodynamique (Mania 4-2) ; il est pourtant indispensable de comprendre la différence entre les deux lors du calcul des performances de l’appareil. Il est également regrettable que l’abréviation « D/L » (pour déco/lage sans doute) ne soit jamais clairement expliquée.
Ces pétouilles ne mettent pas en péril la valeur de l’ouvrage : celui-ci reste un outil extrêmement pratique, qui aidera les élèves à comprendre et à suivre leur formation et les instructeurs à concentrer les briefings sur l’essentiel et les particularités du jour.
Franck Mée
– 280 pages, couverture souple, format 21,5 x 29,7 cm
– 1280 g