Serge Boichot est un pilote chevronné habitué à prendre la plume. Avec ce roman historique, il nous plonge dans l’épopée d’un pilote de chasse Français Libre sorti de son imagination, Antoine de Liancourt, de la Bataille de France de mai-juin 1940 à la victoire de 1945. On suit pas à pas les vicissitudes d’un militaire décidé à ne pas abandonner le combat après juin 40, en rejoignant la France Libre à Londres, et à voler au sein de la RAF jusqu’à la défaite du Reich.
Le récit est chronologique, factuel ; le style est simple et agréable à lire, ce qui n’empêche pas à quelques belles images et impressions de ponctuer une histoire sinon trop sèche. Par ailleurs, l’auteur n’a visiblement pas ménagé ses efforts documentaires pour rendre son récit crédible historiquement : les 193 pages de son roman sont constamment émaillées de détails précis, de faits connus et même de noms qui fleurent bon l’aviation militaire de cette époque. Jugez plutôt : de Liancourt croise le chemin d’autres pilotes français tels Plubeau et Boillot, il combat un Bf 109 conduit par un pilote moustachu et porteur d’un insigne représentant une souris noire ou encore, il calcule son vol vers l’Angleterre sur une carte géographique prise dans un calendrier des PTT… Tout le roman est ainsi et on peut regretter que cette profusion de « jalons de vraisemblance historique » gâche quelque peu ce livre, en lui donnant une coloration véridique trop volontariste. Sans nul doute, l’auteur a voulu rendre hommage à sa manière aux FAFL par cette « mise en forme » des carnets de vol et souvenirs d’un pilote qu’il a créés, avec talent, mais peut-être n’était-il pas utile de prouver à tout prix qu’il aurait pu vraiment exister, tant il collait bien à la réalité historique. Enfin, si l’on peut nier le réel plaisir de suivre de Liancourt dans ses aventures, on peut toutefois se demander s’il ne vaut pas mieux … lire un récit de pilote ayant vraiment existé ! Ils ne manquent pas dans ce registre, et des fameux, que ce soit l’incontournable « Grand cirque » de Clostermann, « J’étais aviateur de la France libre » de Jubelin ou encore « Missions dans la RAF » de Livry-Level. En conclusion, un livre agréable et sans mauvaise surprise, sérieusement documenté, mais dont a du mal à saisir la raison d’être.
Bernard Palmieri
194 pages, 14,5 x 20 cm, couverture souple
0,350 kg
NDLR : Nous vous prions de nous excuser pour l’important retard avec lequel nous vous proposons cette recension.