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Freight dogs

Les forçats du fret
Guillaume Pouderoux & Bernard Deloupy

« Freight dogs » est un pur roman, ce qui est assez rare dans l’Aérobibliothèque. C’est le récit, écrit au présent et principalement à la première personne, des aventures polaires de Yann Kerveguen, un ancien pilote de surveillance maritime devenu dans le civil « Freight dog », transporteur de fret aérien, suite à divers accidents de la vie. Dans un suspense omniprésent, les péripéties, parfois à la « Biggles » ou à la « Buck Danny », se produisent sur fond d’espionnage international, de géopolitique, d’analyse des facteurs humains, de médecine chamanique, de rencontres bien charmantes, d’enquêtes policières et financières, et surtout sur celui d’un dérèglement climatique potentiellement catastrophique. On jongle avec de multiples analepses (*), mais leur présentation est très claire et le lecteur n’est jamais perdu. Les références littéraires, essentiellement aux textes d’Antoine de Saint-Exupéry, sont nombreuses et de bon aloi.

Vu par l’aérophile, les avions sont très présents, surtout en début d’ouvrage, British Aerospace ATP puis Cessna Caravan. Par la suite, un Dassault Falcon 200 Gardian sert plus ou moins de fil rouge aéronautique. Si des deux auteurs Bernard Deloupy est un ancien journaliste, Guillaume Pouderoux est en revanche pilote de ligne et formateur en facteurs humains. On ressent donc la justesse des séquences aériennes. Un petit bémol serait toutefois à apporter, et c’est d’autant plus surprenant, page 24 avec un bimoteur en panne « Je mets du pied au palonnier pour compenser le roulis dû au moteur défaillant» (en effet primaire, ce serait plutôt du lacet que du roulis) ou page 52 « …le gros bimoteur […] Latécoère 300 Croix-du-Sud » (le Laté 300 était quadrimoteur).

Pas d’illustrations intérieures bien entendu, c’est un roman. Le choix de celle de couverture n’est peut-être pas la plus appropriée pour représenter un Cessna Caravan équipé de skis, dont on nous évoque page 102 le museau qui, à la mise des gaz « s’incline légèrement sous la compression du train avant ».

Le livre va pour se terminer avec un antépénultième chapitre peu crédible, où un responsable du FBI explique tout ce qui s’est passé à un simple protagoniste de l’histoire… tout en citant des paroles d’une chanson d’Alain Souchon. Mais l’artifice littéraire nous permet de vérifier que nous ayons bien tout compris.

Ces quelques remarques ne doivent pas masquer le grand plaisir que l’on prend à la lecture de ce roman.

Jean-Noël Violette

* analepses : flashbacks


224 pages, 13 xd 19,5 cm, couverture souple
0,202 kg

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En bref

Gilletta

ISBN 978-2-35956-129-6

9,50 €