Les fascicules de la série French Wings sont écrits en langue anglaise pour proposer aux Anglo-saxons de découvrir les avions français de la Seconde Guerre mondiale. Cette série à la mise en page assez moderne, bien imprimée, est agréable à lire et contient de nombreux documents de qualité. On peut noter que le fond gris-bleu avec des nuages en fond de chaque page permet d’intégrer certaines photos, mais nuit un peu à la lisibilité du texte. Autre particularité, le parti-pris d’orienter les profils verticalement pour bénéficier de la plus grande dimension afin de les mettre en valeur. On alterne ainsi les doubles pages, heureusement séparées des pages de textes, obligeant néanmoins à faire pivoter le fascicule pour admirer les dessins.
Dans ce cas précis, il s’agit de présenter les bombardiers de la famille LeO 45, les plus modernes de l’armée de l’Air. L’initiative est intéressante, car la plupart des publications qui lui ont été consacrées sont désormais épuisées et difficiles à trouver, en particulier le principal d’entre eux : le Docavia 23 de Jean Cuny et Raymond Danel.
La première partie décrit le développement du bombardier, suivi d’un chapitre de description technique, illustré de nombreux dessins techniques. Puis on arrive au plus gros de l’ouvrage : l’utilisation opérationnelle durant la bataille de France, de loin la partie la plus détaillée. Puis vient la période Vichy, moins riche en évènements, excepté la période en Syrie. Un petit chapitre est ensuite consacré à la Marine et l’ouvrage s’achève sur un survol succinct des exemplaires étrangers et des modèles dérivés. L’après-guerre n’est que très vaguement évoquée, mais sort clairement du domaine de cet ouvrage.
Les photos sont assez nombreuses et bien tirées. Certaines sont inédites, notamment celles montrant des épaves découvertes par les soldats allemands durant leur avance. Leur identification est d’ailleurs un exercice souvent difficile et pas toujours réussi. Par exemple, page 20, il ne s’agit pas du 01 mais du 1, alors que le 01 figure page 32 indiqué comme 61. À l’inverse, certaines photos ne sont pas identifiées, comme le numéro 304 page 46, et les numéros 233 et 210 de la page suivante. On peut noter au passage que les illustrations ne vont pas avec le texte puisque l’on trouve aussi bien des photos d’Afrique du Nord en 1941-42 dans le long chapitre sur la période de mai-juin 1940.
Pour ceux qui disposent du Docavia, rien de bien nouveau à apprendre, mais pour les autres, il s’agit là d’un ouvrage dont le contenu va plus loin que ce que l’on pourrait croire en le feuilletant superficiellement. C’est un ouvrage plutôt bien fait et bien présenté, bien illustré.
Philippe Ricco
80 pages, A4, softcover
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