Les succès de l’aviation de chasse française au-dessus de Verdun entraînent le 16 octobre 1916, la formation de Groupes de Combat, suivant en cela les recommandation du Commandant de Rose. Le GC12, formé le 6 avril 1916 sous le commandement d’Antonin Brocard, alors en charge de la seule N3, rassemble les escadrilles 3, 26, 37, 62, 65, 67, 73 et 103, toutes équipées de chasseur Nieuport. Rapidement, le GC12, dont toutes les escadrilles se doteront d’insignes représentant une cigogne, devient une machine à fabriquer des As, en particulier avec l’arrivée du Spad VII, qui donne temporairement une réelle supériorité sur les aéronefs des armées du Kaiser. À l’armistice, l’ensemble des escadrilles du GC12 ont remporté plusieurs centaines de victoires et ont eu dans leur effectifs des As aussi renommés que Heurtaux, Dorme, Pinsard, Deullin et bien sûr Fonck et Guynemer.
Jon Guttman, déjà auteur du remarquable ouvrage dans la même collection sur la SPA124, revient sur l’histoire devenue mythique de ces escadrilles. Son excellent travail de synthèse permet de retracer l’ensemble des combats livrés et s’attache particulièrement aux personnalités des aviateurs concernés. Ce travail très abouti ne laisse personne dans l’ombre et nous rappelle que les Cigognes ont compté dans leurs rangs plusieurs aviateurs étrangers, américains, serbes et même un japonais.
Autre point fort de l’ouvrage : les illustrations. Les nombreux profils, habituels dans cette collection sont bien là, et le travail de l’infographiste est particulièrement mis en valeur par une impression soignée. Quant aux photos, elles sont nombreuses (près de 120), et si bien sûr retrouver quelques inévitables clichés classiques peut donner à quelques pages un air de déjà vu auquel il ne faut pas s’attarder, il faut préciser que la majorité d’entre-elles sont rares, voire inédites, et ceci constitue un tour de force majeur. À noter que les photographies issues du SHAA sont spécifiées avec leur référence, permettant à tous de les retrouver facilement.
Difficile donc de trouver à redire à ce travail ; nous regrettons seulement la pauvreté des annexes, pourtant point fort du précédent volume de la collection. L’absence d’un récapitulatif du palmarès global des différentes escadrilles se fait cruellement sentir, seule la liste des as nous est donnée, mais sans doute, faire tenir autant d’histoire dans seulement 128 pages oblige à quelques coupes sombres.
Ne boudons donc pas notre plaisir de voir les auteurs anglo-saxons piétiner les plates-bandes des éditeurs français lorsque cela est fait avec cette manière. Une lecture recommandable en tout cas.
Frédéric Marsaly
– 128 pages, 18 x 25 cm, reliure souple
– en anglais / in English