Le Guide des combinaisons spatiales et du vol habité aborde de façon originale l’aventure de la conquête spatiale sous l’angle de l’extrême fragilité du corps humain dans un milieu hostile, vide d’air et de pression atmosphérique, néanmoins visité et habité.
Partant des équipements des plongeurs sous-marins, l’auteur montre comment ont été conçus et améliorés les équipements de vol donnant à l’astronaute, ou au pilote à très haute altitude, une combinaison pressurisée et confortable pour respirer et vivre normalement, protégeant contre les températures extrêmes, les radiations diverses et des débris spatiaux, et laissant voir et communiquer vers l’extérieur. La recherche du meilleur compromis entre souplesse et rigidité des équipements, pour plus de mobilité, a été la question centrale. Proches des scaphandres rigides, comme des boucliers nourriciers pour les sorties extra véhiculaires, ces vêtements sont plus souples en survie, lors des phases de décollage et de retour pour parer à toute décompression intempestive.
L’auteur, Jean-François Pellerin, présente ces équipements spéciaux en suivant les différentes étapes de l’homme dans l’espace : avions prototypes comme le X-15, vols en capsules spatiales (Mercury, Soyouz…), alunissages, vie dans l’espace à bord des navettes et des stations orbitales (Mir, Spacelab, ISS), et préparatifs pour les expéditions martiennes futures. Il n’oublie pas les vols en ballons stratosphériques, ni les sauts en parachutes à très haute altitude (32 km) dans des conditions proches de celles des premiers astronautes.
Plusieurs chapitres traitent de l’adaptation des pilotes et spationautes aux contraintes diverses liées aux fortes accélérations (vêtements anti-G), aux séjours prolongés dans l’espace ainsi qu’au retour au sol, et aux retombées importantes des recherches dans le domaine médical.
De nombreuses photos et illustrations viennent à l’appui d’un texte facile à lire malgré sa technicité, et qui salue l’ingéniosité des concepteurs russes et américains à relever de véritables défis technologiques. La question de la “seconde peau de l’astronaute” est traitée de façon exhaustive, claire et intéressante, comme le note Jean-Jacques Favier, ancien astronaute, qui signe la préface de cet excellent ouvrage.
Richard Feeser
284 pages, 13,5 x 20,5 cm, couverture souple
– Préface de Jean-Jacques Favier