Quel « colleur de bouts de plastique » ne s’est pas posé la question, en feuilletant Wing Masters ou en visitant une exposition de maquettisme : « Mais comment font-ils pour… ? »
Explorant bon nombres de facettes du maquettisme aéronautique, c’est à cette question que tente de répondre Juan Manuel Villalba, dans une sorte de « pédagogie par l’exemple ». Ce livre ne prétend pas être un manuel (qui aurait pu être ennuyeux), mais il va plus loin que les analyses et montages que l’on trouve dans les magazines pour maquettistes. Autour de sept montages présentant des appareils différents, l’auteur aborde plusieurs techniques de nature à répondre à des problèmes variés.
Après quatre pages d’introduction donnant des explications et des conseils sur le matériel et les produits, le livre s’ouvre sur le montage et la peinture d’un kit « sorti de boîte », avec un Messerschmitt Me 262A-1a, donnant des éléments de base (tout de même d’un niveau qui permettra de s’élever très vite au-dessus de celui de « colleur et barbouilleur de bouts de plastique ») . On y voit aborder par exemple les techniques de « jus », de pré-ombrage, ainsi que les b-a-ba du masquage et de l’utilisation de l’aérographe. Tout est largement détaillé et accompagné d’une grande quantité de photos bien lisibles.
Le Me 262 étant un appareil assez simple, on passe ensuite au cran « au-dessus » en matière de difficulté avec un biplan Fokker D.VII au 1/48 où commencent certaines « réjouissances » comme le camouflage en losanges et la peinture des « effets bois » avec, comme à chaque fois, démonstration à la clef. Le Nieuport Ni.11 sert de prétexte à l’étude de difficultés supplémentaires, comme le haubanage et les finis transparents. Le Yak 3 sert de prétexte à la technique du camouflage ondulé, le F4D-1 Skyray augmente le niveau de détail, tandis que l’hélicoptère MH-6 aborde la question des pièces en « scratch ». Bon nombre d’appareils de la Seconde Guerre mondiale ne présentaient pas des surfaces toujours aussi lisses qu’elles l’auraient dû, souffrant parfois d’un aspect irrégulier évoquant un peu la tôle ondulée. C’est (entre autres) l’un des centres d’intérêt du montage du Ki 43-I-Hayabusa.
Les techniques abordées ne se limitent pas, bien entendu, à celles évoquées ci-dessus. On y trouvera quantité d’autres « trucs et astuces, comme l’usage de pièces en photo-découpe, le détaillage d’éléments comme le cockpit ou le moteur, le polissage des verrières, etc. L’ouvrage se clôt sur une galeries de photos de maquettes très finement réalisées, qui ont de quoi faire baver d’envie.
L’ouvrage ne s’adresse peut-être pas tout à fait au grand débutant qui n’a jamais assemblé de maquette de sa vie, même si la plupart des techniques abordées sont abordables. En revanche, il pourra être précieux à bien des débutants soucieux de progresser, voire à des maquettistes confirmés à l’affût de « trucs et astuces » sur des techniques qu’ils maîtrisent mal.
L’ouvrage est sans doute attrayant : il est également bien construit, avec de nombreuses vues de détail et des techniques présentées pas à pas. Il donne envie de se (re)mettre à la maquette.
Philippe Ballarini
200 pages, 21 x 30 cm