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Les pilotes de combat, dans leurs terribles machines de guerre, sont avant tout des êtres humains. Harti Schmiedel n’était pas différent. Jeune pilote de chasse de la Luftwaffe, affecté en France à la JG 53, Harti a été raccompagné à la gare de Neudorf par Margot, sa fiancée, lors de sa dernière permission. Leurs adieux sur le quai, ils ne le savent pas encore, sont les derniers. Margot, une jolie Allemande de 19 ans, embrasse et salue pour la dernière fois celui qui fait battre son cœur.
Trois mois plus tard, le Lieutenant Harti Schmiedel fait face à l’ouragan de feu et de fer du débarquement de Normandie. À bord de son Messerschmitt Bf 109G-6, Harti tente lui aussi de s’opposer au déluge allié. Le 12 Juin 1944, son contrôleur tente de le rappeler sur la radio, en vain. Harti ne donnera plus signe de vie.
Soixante ans plus tard, la masse informe d’une épave d’avion est retrouvée dans un champ, en Bretagne. La fouille lente et minutieuse sur l’épave finit par dévoiler le type de l’avion et révéler son pilote toujours cramponné au manche a balai. Cette découverte sera suivie d’une émouvante histoire, celle d’un amour brisé qui trouve sa conclusion et ses adieux six décades plus tard. C’est une Margot aux cheveux blancs qui pourra enfin dire adieu à Harti.
Harti & Margot , De la guerre au repos est un document fort intéressant et très émouvant, décomposé en trois parties. Dans un premier fascicule à couverture souple, richement illustré et finement imprimé, l’histoire du jeune Harti Schmeidel est racontée de ses bancs de classe au jour funeste de 1944. Son histoire d’amour et ses fiançailles avec Margot tiennent bien sûr une large place dans cette histoire qui occupa sans doute les dernières pensées d’Harti. Un deuxième fascicule, également très riche en photographies et en illustrations, raconte la recherche et la mise à jour du Bf 109 d’Harti et la récupération de différents éléments de l’avion et d’effets personnels du pilote. Un reportage sur DVD, racontant les « retrouvailles » d’Harti et Margot soixante années plus tard, complète de façon très judicieuse l’ensemble de l’ouvrage. La qualité de finition est à souligner particulièrement.
François Bertin nous offre ici une vision très intimiste de la vie d’un jeune pilote de chasse, ainsi qu’un passionnant travail d’archéologie moderne. L’ensemble de l’œuvre est empreinte d’un respect admirable pour le pilote et son histoire. Ce n’est pas ici un sensationnalisme macabre, mais bien la redécouverte de la trace d’un homme perdu, avalé par l’Histoire et par des événements de beaucoup trop d’ampleur pour être réellement humains.
Timothy Larribau
2 livrets 190 x 190 mm de 48 pages, couverture souple + DVD 52 min, le tout sous étui