Les souvenirs du commandant Lemaire débutent en 1954 à bord du porte-avions Bois-Belleau. Puis les pages portent rapidement vers d’autres dates en 1958 et 1966. D’abord, cela étonne car le sous-titre du livre est Marine et aviation 1943-1980. Mais, une deuxième surprise attend le lecteur à la page 12, lorsqu’il revient en novembre 1956 à Suez, puis à nouveau en 1954 à bord du Bois-Belleau ! Effet de style pense-t-on, et on est prêt à pardonner, même si ces incessants retours en arrière ne sont pas agréables. Suit alors une série de portraits d’amiraux croisés par l’auteur. Ces passages, sans lien, sont très anecdotiques.
Mais lorsqu’on arrive la page 33, le lecteur ne comprend du tout plus le sens de l’ouvrage ! Les quinze pages suivantes (de couleur sépia pour une raison qui nous échappe), nous ramènent en 1943 pour détailler l’évasion de l’auteur par l’Espagne, dans le but de rejoindre la France combattante. Le récit est cette fois beaucoup plus intéressant. De là, l’histoire se poursuit chronologiquement sur la formation d’André Lemaire à la spécialité de navigateur aux États-unis et ses premières affectations, sur hydravions, à Dakar et en Indochine. Puis, en 1950-51, il est dirigé vers l’école pilotage.
C’est donc bien à cette page 33 que commence réellement le texte. Alors, pourquoi avoir mis ces longs passages en tête d’ouvrage ? Ils auraient éventuellement trouvé une place en annexe à la fin du livre, ou mieux encore, ils auraient pu disparaître de la publication.
Le témoignage d’un commandant de flottille d’aviation embarquée, qui a connu les TBM puis les premiers Alizé avant de devenir officier d’appontage et de tenir d’autres fonctions dans les États-majors, retient forcement l’attention. Malheureusement le texte est trop souvent décousu (la galerie de portraits reprend bientôt) et s’attarde parfois sur des détails étonnants !
Thierry Le Roy
240 pages, 15,5 x 24 cm, couverture souple