À 22 ans, Hélène Boucher fait son baptême de l’air. Au cours des quatre années suivantes, elle devient une célébrité internationale, pilote de transport et de voltige, titulaire de plusieurs records d’altitude et de vitesse, avant d’être la première femme à recevoir un dernier hommage aux Invalides.
C’est l’histoire que Didier Quella-Guyot a choisi de raconter. La structure adoptée est étonnante : commençant par la fin, l’album remonte ensuite de quelques semaines pour raconter une interview, au sein de laquelle il enchaîne les flash-back pour narrer les événements marquants du parcours de son héroïne. Ces allers-et-retours temporels nuisent un peu au rythme, imposant des ruptures marquées entre les différents chapitres, sans être justifiés par une narration particulière : hormis les premières planches, la vie de l’aviatrice est racontée de manière sagement chronologique. Or, cette construction pose un gros souci : la fin étant racontée au début, le scénariste n’avait plus rien pour finir son album, qui se conclut en une seule case sans que rien ne l’annonce !
Le flou cinétique est une bonne méthode pour dynamiser un dessin, et Dauger l’utilise régulièrement.
Ici, il s’est tout de même un peu raté : si l’on suit le camion et que la voiture va dans l’autre sens, elle devrait être deux fois plus floue que l’arrière-plan…
Aux pinceaux, on retrouve Olivier Dauger, dont le trait fort classique s’accorde bien aux récits des années 30 et 40. C’est parfaitement lisible, la mise en page sait casser son cadre aux moments adéquats et le flou cinétique sur quelques arrière-plans vient dynamiser le dessin, tout cela en demeurant fidèle aux canons esthétiques de l’école jacobsienne. Rien de follement original donc, mais un graphisme maîtrisé et adapté à son sujet. On regrettera tout de même une poignée d’incohérences : des immatriculations qui disparaissent, une moto qui change de couleur d’une planche à l’autre…
L’ensemble est une biographie sage, propre, qui souffre d’une narration en flash-back entraînant une conclusion abrupte. Les fans d’Hélène Boucher n’apprendront rien de nouveau, mais l’ouvrage permettra aux autres de la découvrir de manière assez honnête et complète.
Franck Mée
48 pages, 24 x 32 cm, relié couverture cartonnée
0,550 kg
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet
Avec l’aimable autorisation des © Éditions Paquet
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