À l’heure des premières navettes spatiales privées, il est intéressant de revenir sur Hermès qui, dans les années 1980-90, eut un temps pour ambition de concurrencer les États-Unis dans ce domaine. Déjà, Ariane s’imposait et cela semblait à la portée des chercheurs et ingénieurs européens.
L’ouvrage est une synthèse très accessible de ce qui a poussé au développement puis à l’arrêt de ce beau projet. On y lit les discordances entre pays, les ambitions des uns et des autres, les mauvaises directions. Mais le destin d’Hermès était également lié à celui de la navette américaine et l’accident de Challenger en 1987 a forcé les Européens à revoir leur copie pour améliorer la sécurité de l’équipage. Les dimensions de la navette ont dû être une nouvelle fois modifiées. Or les pays engagés manquaient de compétences dans le domaine des sièges éjectables à grande vitesse. Les travaux ont encore pris du retard et les coûts ont flambé. Finalement, le projet a été abandonné en 1992 malgré (ou à cause de) les sommes déjà investies et les efforts consentis.
Ingénieur diplômé en système spatiaux de l’ISAE Supaéro, l’auteur est un passionné d’histoire spatiale qui, parmi ses enseignants, a compté plusieurs scientifiques ayant œuvré sur Hermès dans les années 1980.
L’ouvrage est clair et bien écrit. Il doit figurer dans toute bibliothèque consacrée à l’histoire de la conquête spatiale.
Thierry Le Roy
162 pages, 15,5 x 24 cm, couverture souple
0,270 kg
Préface du général Philippe Lavigne, Chef d’État Major de l’Armée de l’Air