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Histoire de l’aviation dans le Cantal

1910-1945
Jean-Baptiste Ledys

Département rural, faiblement peuplé et surtout montagneux, le Cantal semblait peu propice à voir se développer l’aviation sur son territoire au cours du XXe siècle; encore aujourd’hui, il ne compte que deux aérodromes, à Aurillac et à Saint Flour.
Pourtant, Jean-Baptiste Ledys est parvenu à écrire l’un des meilleurs ouvrages d’histoire aéronautique locale que nous ayons lus ces dernières années. Au-delà d’un style littéraire agréable, cette réussite tient avant tout à la grande lucidité dont fait preuve l’auteur face à une trame historique réduite, sans tomber dans un pittoresque désuet que l’on rencontre malheureusement dans de trop nombreux ouvrages de ce type.
Là où aucun aérodrome prestigieux, aucun constructeur réputé ne vient « éblouir » notre observation, il nous montre une société civile tout aussi passionnée par les progrès de l’aviation naissante dès les premières années du siècle, où la moindre bourgade tente d’organiser dès 1910 sa fête aérienne, avec une réussite variable qui tient davantage aux incertitudes mécaniques et météorologiques qu’à l’enthousiasme des organisateurs.

Si l’auteur cède à la tradition bien ancrée dans ce genre d’ouvrage de faire la liste des enfants du pays partis connaître la gloire – ou au moins une forme de réputation – loin du Cantal, il réussit à nous montrer grâce au cas de Védrines, né de père auvergnat, que cela n’est pas toujours sans rapport avec l’histoire locale : l’éventuelle visite de celui-ci alimentera les discussions jusqu’au début de la Première Guerre mondiale.
Après la Grande Guerre et les péripéties de l’appareil baptisé « Cantal », financé partiellement par la souscription locale en 1913, on suit la lente formation d’un aéro-club cantalien, rencontrant encore plus qu’ailleurs des difficultés dans sa recherche d’un terrain d’aviation permanent, suivant un schéma qui au fil des ouvrages commence à nous donner une image cohérente de ce que fut le développement de l’aviation au cours de la première moitié du siècle dans la France profonde, laquelle commence alors à quelques kilomètres du centre des grandes métropoles régionales.

Si l’ouvrage annonce par son titre se conclure en 1945, son auteur évoque toutefois brièvement la renaissance des ailes cantaliennes après cette date, jusqu’à l’ouverture d’une ligne régulière avec Paris en 1973 par la compagnie Air Rouergue.
Répétons-le, cet ouvrage constitue une addition particulièrement bienvenue à la formation d’un atlas historique de la France aéronautique, tant par son contenu que par son approche du sujet. Si il devrait rencontrer un succès mérité chez les lecteurs auvergnats, nous le recommandons à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire du développement local de l’aviation dans notre pays.

Pierre-François Mary


98 pages, 17 x 24 cm, broché

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