Lionel Pastre n’est pas un inconnu pour nous. Il est l’auteur de deux ouvrages que nous vous avons déjà présentés, Records pour l’éternité et Thoret-tempête. Qui le connaît un peu mieux sait son goût immodéré, non seulement ainsi pour l’aviation, mais aussi pour la philatélie, et donc pour l’aérophilatélie, laquelle se situe à l’intersection des deux domaines. Il publie aujourd’hui chez Bleu Ciel un livre sortant de l’ordinaire, une étude sur les « vols postaux en Uruguay ». Pour ceux qui auraient des doutes géographiques, et je dois avouer que je suis allé vérifier où se situait exactement ce pays en Amérique du Sud, l’Uruguay, c’est cette petite bosse sur la côte atlantique, coincée entre le Brésil et l’Argentine.
Dans cet ouvrage, la philatélie sert de support à une histoire de l’aviation locale, et c’est bien un historique des vols dans cet état de 1910 à 1958 que Lionel Pastre nous propose. L’étude est très bien illustrée, non seulement de documents philatéliques, mais aussi de multiples images et documents d’époque, sans oublier les superbes 1ère et 4e de couverture, réalisées par l’illustrateur Jean-Pierre Condat. Elle nous fait découvrir une aviation méconnue. Elle n’omet pas quelques notions de géopolitique qui expliquent justement cette méconnaissance, du fait du voisinage écrasant des deux colosses voisins, et en particulier de l’Argentine, Buenos Aires se situant à quelques milles nautiques de l’autre côté du Rio de la Plata. Sont également évoquées des luttes d’influence entre les nations européennes avant la Seconde guerre mondiale et la mainmise américaine juste après celle-ci.
Du point de vue marcophile, toutes les émissions et les usages connus sont recensés, et souvent illustrés, et les faux connus sont bien entendu répertoriés. On trouve, évidemment pour ce genre d’ouvrage, mention des vols annulés, des accidents, des courriers censurés, etc.
Sont présents en annexes plusieurs listes d’appareils : avions français passés sous pavillon argentin, avions français de l’Aeroposta Argentina passés sous pavillon argentin, flottes des compagnies NYRBA * et BSAA *.
Par rapport au précédent livre de Lionel Pastre, on note avec plaisir qu’un gros effort de relecture a été fait. Le lecteur de l’Aérobibliothèque devra juste s’habituer à quelques abréviations, comme « Bs As » qu’il faut lire « Buenos Aires » ou le classique « PA » pour Poste Aérienne.
À mi-chemin entre deux mondes, cet ouvrage devrait plaire aux aficionados des deux bords, les aérophiles comme les philatélistes.
Jean-Noël Violette
* NYRBA : New York-Rio-Buenos Aires
* BSAA : British South American Airways
116 pages environ, 21 x 29,7 cm, couverture souple
255 illustrations, impression sur papier couché 115 g/m2
0,440 kg
Avec l’aimable autorisation de © Bleu Ciel Diffusion
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