Créé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Groupe des Liaison Aériennes Ministérielle a fêté il y a quelques semaines son 70e anniversaire. Bien sûr, le GLAM a été dissous il y a vingt ans, au lendemain de l’élection du président Chirac, mais si le nom a été effacé des tablettes, la mission a continué au sein d’une nouvelle unité, l’ETEC, Escadron de Transport, d’Entraînement et de Calibration, qui a ajouté au transport étatique les missions d’évacuation sanitaires, ce qui lui a sans doute sauvé l’existence, mais aussi le rapatriement de nos ressortissants libérés après de longues captivités.
Cette histoire, fort longue, ne fut pas une trajectoire linéaire. Il y eut des errements, des aventures, des évolutions dans la mission et c’est ce que reprend le général Bévillard, lequel connaît intimement cette unité, dans cet ouvrage, un peu à la façon d’un journal de marche. L’auteur s’appuie également sur de nombreux témoignages d’anciens qui nous ouvrent aussi les portes de leurs avions et leurs hélicos, ceci pour des anecdotes souvent savoureuses. Oscillant sans cesse entre la chronique d’une unité, le recueil d’anecdotes et la tentation de se livrer à l’exercice d’un historique académique, cet ouvrage manque un peu de force, mais a l’avantage définitif de nous plonger facilement dans le quotidien de ces navigants et de leurs passagers pas comme les autres.
On note avec plaisir la présence en fin d’ouvrage de nombreuses annexes qui résument schématiquement cet historique en apportant des informations complémentaires sur la flotte, mais aussi constituées d’articles et d’études à propos de certaines opérations marquantes. À ce titre, le dossier proposé sur la disparition du général Leclerc est absolument passionnant.
Nous sommes en présence d’un bon livre, accessible et plaisant à lire, même si on reste parfois un peu frustré de ne pas avoir droit à des révélations plus croustillantes sur les dessous de certaines missions.
Frédéric Marsaly
540 pages, 15 x 22 cm, broché
1 cahier quadrichromie de 16 pages
0,774 kg
Préface du général Michel de Lisi