Les ouvrages tels que celui-ci se doivent d’être parfois mis à jour, faute de quoi il deviendraient dépassés. Pour autant, et en particulier lorsqu’il s’agit de sommes encyclopédiques telles que celui-ci, il serait dommage de les laisser sombrer dans l’obsolescence. Cette excellente Histoire mondiale des avions de ligne a donc été copieusement actualisée, puisque des 288 pages de 2004 elle est passée à 336.
Dans leurs rêves les plus fous, les « faucheurs de marguerites » n’auraient sans doute, à quelques visionnaires près, jamais imaginé le nombre de voyageurs qui emprunteraient quotidiennement la voie des airs quelques décennies plus tard, à bord d’appareils dont certains emportent plusieurs centaines de passagers. Comment Roger Sommer aurait-il pu penser qu’à son frêle assemblage de bois et de toile auquel s’agrippait une bande de gamins téméraires, succèderaient de vastes poissons d’argent ?
Histoire passionnante qu’on ne peut aborder sans un brin de nostalgie, que celle du transport de passagers, avec ses appareils des temps héroïques à bord desquels une certaine dose de courage était nécessaire pour embarquer, comme ces Breguet XIV T ou Farman Goliath. De révolutions technologiques en évolutions, les appareils lents et patauds cèderont la place à des avions qui rivaliseront de sûreté, de vitesse et d’élégance, voire de luxe, avec ses stars, des Lockheed Orion, Electra et Constellation au Concorde, ses paquebots volants Boeing 314 ou Latécoère 631, ses ratages pathétiques à la Bristol Brabazon, ou les discrètes bêtes de somme, Douglas DC-4, Martin 404 et autres Vickers Viscount. La révolution Boeing 707 passera par là, ouvrant la porte au transport de masse.
Toute belle histoire a besoin de son conteur. Alain Pelletier, qui n’en est pas à son coup d’essai, a réussi un ouvrage qui ne soit ni une simple narration, ni un album ou un catalogue. Des racines du transport aérien aux perspectives d’avenir, cette Histoire mondiale des avions de ligne s’articule autour de sept articles judicieux, abondamment illustrés, et suivis chacun de petites « fiches techniques » présentant chacun des appareils. On commence par feuilleter l’ouvrage pour les illustrations et d’intéressants hors-texte, puis on y plonge depuis le début pour se laisser narrer cette longue et riche histoire. Notons la présence de l’indispensable index et d’une chronologie bienvenue. Une belle présentation en fait un beau livre doublé d’un bon livre.
Philippe Ballarini
336 pages, 23,5 x 31 cm, relié + jaquette
620 illustrations
2,120 kg
NDLR : Ce livre est la seconde édition de celui paru en 2004