Résumer en un unique ouvrage la genèse et l’histoire des porte-aéronefs, transports d’hydravions, porte-avions, porte-hélicoptères, plates-formes de projections de forces, et ce pour divers pays du Monde, voilà l’ambitieux objectif d’Alexandre Sheldon-Duplaix, chargé de recherches auprès du SHD Marine.
L’auteur fait commencer l’histoire dès la fin du XVIIIe siècle, avec des objectifs similaires que sur terre : observation et guidage d’artillerie. Ce n’est que, à force de tentatives et de perfectionnement, qu’on en vint à utiliser l’avion embarqué pour des missions offensives, jusqu’à ce que le porte-avions sonne le glas du cuirassé pendant la Seconde Guerre mondiale. Un long parcours, parsemé de bon nombre d’interrogations et de changements d’orientation nous mène à une période actuelle parfois brûlante et à des perspectives d’avenir où se confrontent différentes écoles.
Tous les principaux aspects du sujet sont abordés, tant les plans technique, politique, opérationnel, qu’historique ou économique, sous une forme agréable en vivante. On notera entre autres un intéressant chapitre où l’auteur, sous forme de discussion et à l’aide de témoignages d’artisans de la reconstruction de la Marine Nationale, nous éclaire sur tous les projets français de l’après-guerre pour nous mener au Charles de Gaulle et à l’avenir de l’aviation embarquée française.
L’objectif de l’auteur, faire entrer toute l’histoire de l’aviation embarquée dans un unique volume de 224 pages, pouvait laisser circonspect. Reconnaissons que si l’exercice était difficile, Alexandre Sheldon-Duplaix a réussi son pari dans un ouvrage qui synthétise avec un certain brio un siècle d’aviation embarquée mondiale. L’ouvrage est riche, dense, mais bien organisé et clair, de nombreux hors-texte venant éclairer certains points. L’iconographie, nombreuse sans excès, est utilisée avec pertinence. Conséquence d’un difficile compromis, certaines photos, parmi les moins importantes, sont réduites à la taille de vignettes. Un ouvrage solide et structuré, fort bien documenté.
Philippe Nougier
224 pages, 250 x 255 mm, relié