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Il était hanté par l’aviation, le cinéma, les décolletés avantageux et la puissance de l’argent. L’un des personnages les plus riches de la planète deviendra l’un des plus fous et finira ses jours en clochard de luxe, crasseux, hirsute et drogué, entouré de ses gardes du corps mormons. Il fit le tour du monde en 1938 sur un Lockheed Super Electra, conquit un record de traversée du continent nord-américain, imagina et fit construire des appareils à la démesure de ses ambitions mégalomanes, tel le gigantesque Spruce Goose… et quitta la vie en avion.
Howard Hughes était l’un de ces personnages de roman comme seuls pouvaient en produire les États-Unis des années trente. Autant dire qu’il fallait bien un ouvrage de plus de 450 pages pour mettre en scène une existence tumultueuse aux frontières de l’imaginable. À un tel sujet convenait une écriture de roman. Howard Hughes, celui qui était si secret que même le FBI ignorait s’il était encore en vie pendant ses vingt dernières années, a permis à François Forestier de nous livrer une biographie échevelée qu’un lecteur non averti prendrait pour une palpitante fiction aux frontières du vraisemblable. Un cahier de huit pages de photographies et une bibliographie lui rappelleront que l’ingénieur aéronautique qui dessina le soutien-gorge de Jane Russel a bel et bien existé. Un pur régal qui eût été « coup de cœur de l’Aérobibliothèque »… si « Aviator », au centre du film de Martin Scorcese, n’avait été qu’aviateur.
Philippe Ballarini
462 pages, 15 x 22,5 cm, couverture souple.