Jacques Schneider, de la dynastie des maîtres de forge du Creusot, était de ceux qui, dans l’entre-deux-guerres, croyaient fermement à l’avenir de l’hydraviation. Convaincu que l’hydravion était l’appareil le mieux adapté aux voyages aériens au long cours, il chercha à en stimuler le développement au moyen d’une coupe qui demeurera le symbole d’une époque de l’histoire de l’aviation.
La Coupe Schneider ne se contentera pas d’être à l’origine de la création d’appareils de légende, aux lignes superbes et aux performances éblouissantes, tels que le Bernard HV-220, le Macchi MC 72 ou le Supermarine S6. Elle contribuera puissamment au développement de progrès significatifs. Outre le développement des moteurs en V, elle imposera définitivement la formule du monoplan à aile basse pour les appareils rapides. Nul doute que l’expérience acquise par Reginald Mitchell et Henry Royce dans leur quête pour la Coupe Schneider leur aura été profitable pour la création d’un appareil qui fera parler de lui plus tard : le Supermarine Spitfire.
C’est toute l’histoire de cette coupe mythique qui nous est présentée, de course en course, de Monaco en 1913 à Calshot en 1931, en passant par Baltimore, Venise…, avec un fort intéressant chapitre technique sous la plume de Ermanno Bazzocchi, ingénieur de chez Macchi. Ce numéro d’Icare, dû à François Rude, nous paraît du meilleur cru. Un coup de chapeau pour la qualité et l’élégance des cartes, le choix des photographies et leur impression irréprochable. À se demander si nous sommes encore dans le domaine du magazine ou dans celui du livre.
Philippe Ballarini
154 pages, 24 x 32 cm