Icare s’était déjà intéressé aux débuts de l’aviation postale et commerciale américaine avec son numéro 154. Peu avant, l’administration de la Poste se demandait bien comment lancer un service de courrier transporté par avion. Le Postmaster General Burleson, bien au courant des différentes tentatives qui avaient eu lieu aux États-unis, avait demandé à ses services de s’intéresser au problème. Ce fut son second assistant, Otto Praeget; qui fut chargé de s’adresser au NACA (National Advisory Commitee for Aeronautics), la principale source d’informations aéronautiques de l’administration et du gouvernement.
Le rapport du NACA, publié au moment de l’entrée en guerre des États-unis, préconisait que la Poste devait expérimenter elle-même une route de son choix mais recommandant le trajet la capitale à New York.
Praeger continuait donc son travail de mise au point, lançant un appel d’offres le 12 février 1918, avec clôture dix jours plus tard, pour la construction de cinq avions en vue de l’ouverture de ce service postal entre Washington et New York avec une escale à Philadelphie.
Pendant ces préliminaires, l’État-major des forces américaines en France avait été alarmé par la déficience de ses pilotes en matière de navigation et se demandait bien comment améliorer leur formation.
C’est alors que Praeger fut contacté par le colonel Deeds, du Signal Corps, le futur Army Air Service, qui avait eu l’idée de proposer ses pilotes militaires pour effectuer le travail afin de leur permettre d’acquérir les bases qui leur manquaient pour savoir naviguer.
Il faut dire qu’il y avait du travail à faire, puisque pour le vol inaugural, le 15 mai 1918, le pilote à qui l’on avait dit de suivre la voie ferrée vers Philadelphie au nord-ouest, se trompa de gare et suivit les rails qui allaient vers le sud, se posant à Waldort à 40 km de son point de départ en brisant son hélice.
Repartant deux jours plus tard, on lui précisa bien qu’il fallait suivre la côte ouest de la baie de « Chesapeake. Comme on lui avait dit de garder la côte sur la gauche, il la garda tellement bien qu’il suivit la côte de la baie quand elle tournait vers le sud, finissant sa folle course dans un champ, au bout de la presqu’île, au cap Charles.
Mais finalement la ligne vers New York fut bien ouverte, puis de là vers Chicago, et enfin vers San Francisco.
Et c’est sur la côte ouest qu’Icare vous emmène aujourd’hui. Et nous allons trouver un constructeur d’avions qui voyait très loin, William Boeing. Il inaugura une liaison postale entre Seattle et Vancouver le 22 février 7979.
L’année suivante, la Poste inaugurait la liaison transcontinentale de New York à San Francisco. Mais dès que les compagnies privées furent autorisées à soumissionner, Boeing Air Transport prit position sur le créneau pour l’acquisition des fameux Mail Contracts.
Au fil des années, sa compagnie devint non seulement le plus grand constructeur aéronautique américain, mais aussi une compagnie de transport de poste et de passagers qui allait finalement, de rachats en fusions, devenir United Airlines. […]
François Rude (Icare)
Sommaire :
– Éditorial (F. Rude)
– La compagnie aérienne Boeing Air Transport (E. Davis)
– À la poursuite de Hugo (J. Masters)
– Les livres (F. Rude)
140 pages, 24 x 32 cm.