Avec ce numéro se poursuit la relation de la carrière de Jules Abel, devenu, grâce à sa grande expérience aéronautique gagnée après plus de deux ans passés dans une escadrille de reconnaissance, un des membres d’une mission militaire chargée de faire connaître en Argentine les avions français.
Cette mission sera de relativement courte durée, mais Jules Abel se fera démobiliser sur place et restera dans ce vaste pays, volant dans une des premières compagnies aériennes d’Amérique du Sud, la Franco-Argentine d’aviation, puis à la Condor, créée par un pilote français et enfin comme chef-pilote de l’aéro-club de Cordoba. Il a ainsi sillonné l’Argentine du nord au sud, sur un réseau embryonnaire de lignes aériennes ou se posant parfois près d’haciendas perdues au milieu de la pampa pour y effectuer des baptêmes de l’air.
C’est près de Cordoba que, le 9 juin 1921, pris dans de violents remous générés par la Cordillère des Andes toute proche, il s’écrasera au sol, brisant son avion dont il sortira heureusement intact. Il renoncera alors à toute carrière aéronautique, mais il eut tout de même la joie de retrouver à Buenos Aires des pilotes qu’il avait connus au combat et qui participaient à la grande aventure des lignes Latécoère puis de l’Aéropostale.
Après quelques années d’une carrière commerciale en Argentine, il rentra à Barcelonnette avec son épouse qui mit au monde leur fille unique Niata qui n’aura connu de Buenos Aires que son prénom, si typiquement argentin.
Extrait adapté de l’éditorial de François Rude
164 pages, 24 x 32 cm
– Le premier volet de ce « journal » est paru dans Icare n°213.