À partir de l’année 1909, les frères Morane, passionnés par l’essor de l’aviation, se sont lancés dans cette grande aventure.
Léon, né en 1885, d’abord coureur automobile, participe tout comme son
frère Robert à de nombreuses compétitions. Dès 1909, il achète un avion, un Copin-Popp, qui lui permet d’obtenir son brevet de pilote (numéro 54) le 19 avril 1910. Il participe alors à de nombreux meetings, dont celui de Rouen où il remporte le prix d’altitude en atteignant 521 mètres, record qu’il portera à 862 mètres en juillet pendant la fameuse semaine de Reims. C’est là aussi que le 10 il améliorera le record du monde de vitesse en atteignant 106,508 km/h.
Le 29 août, il atteint 2160 mètres, puis 2582 mètres le 3 septembre. Le 5 octobre, les deux frères tentent de remporter le prix Michelin de Paris vers le sommet du Puy-de-Dôme, mais à peine dix minutes après leur décollage d’Issy-les-Moulineaux, victimes d’un blocage de commandes, leur avion s’écrase près de Bonneuil. Gravement blessés, ils mettront plusieurs mois à se rétablir. Forcés à l’inaction, ils s’associent avec le constructeur Borel, puis avec Raymond Saulnier avec qui ils fondent la firme Morane-Saulnier le 10 octobre 1911. Raymond Saulnier en sera le président jusqu’en 1962.
Tout au long de la guerre, Léon Morane sera très actif dans les ateliers et sur le terrain de Villacoublay. Malheureusement, victime de l’épidémie de grippe, il décédera le 19 octobre 1918 sans voir la victoire des ailes françaises pour lesquelles il avait tant fait.
Robert Morane, né en 1886, est venu un peu plus tard que son frère à l’aviation, puisqu’il n’a eu que le brevet numéro 1 670. Il sera à ses côtés jusqu’à ses derniers jours et poursuivra son œuvre, volant activement comme pilote d’essais et directeur de la firme jusqu’au bout.
Sous la plume de Vital Ferry, nous allons donc saluer le centenaire de la maison Morane-Saulnier devenue depuis la firme Daher-SOCATA.
Ce récit est illustré de documents provenant du Musée Air France et de Daher-SOCATA, grâce à l’aide précieuse de Philippe De Segovia que nous remercions sincèrement.
Il a aussi bénéficié de l’offre généreuse de Christian Ravel, ancien pilote de ligne, d’ouvrir les archives de Raymond Saulnier, manuscrits et photographies d’usine, déposées au Musée Régional de l’Air d’Angers-Marcé dont la photothèque a contribué aux illustrations, comme les collectionneurs privés qui ont fourni la complément indispensable pour apporter la plus grande variété aux images. Une mention particulière est à réserver aux héritiers de la famille Brindejonc des Moulinais, comme à ceux de la famille Carros.
Nous ne devons pas oublier la contribution de Chantal et Gérard Prévost, dont le père Eugène, pilote de chasse jusqu’en 1918, date à laquelle il fut gravement blessé en combat aérien, a rassemblé de nombreuses photographies dont plusieurs ornent ce numéro.
Éditorial de François Rude
Sommaire :
– Éditorial (F. Rude)
– Morane-Saulnier, les princes du Parasol (V. Ferry)
– L’année 1910
– L’année 1911
– L’année 1912
– L’année 1913
– L’année 1914 (avant la guerre)
– L’année 1914 (la guerre)
– L’année 1915
– L’année 1916
– L’année 1917
– L’année 1918
– Les livres (F. Rude)
192 pages, 24 x 32 cm, dos carré
La suite de cette étude fait l’objet de Icare 217, Morane-Saulnier, les rois du parasol, 1918-1968