Sur les premiers avions il n’y avait qu’un pilote à bord, qu’il s’agisse de Clément Ader ou des frères Wright. Au cours de la Première guerre mondiale, on lui a adjoint un observateur, rapidement devenu mitrailleur ou bombardier. La paix revenue, le deuxième homme à bord est devenu un mécanicien, non seulement chargé de s’occuper de l’appareil et de seconder le pilote mais aussi parfois prendre soin des premiers passagers aériens. Puis assez rapidement, la présence d’un poste émetteur-récepteur s’est révélée utile à bord; mais pour cela il fallait un opérateur. Ce fut d’abord le mécanicien qui fit des essais de transmission, mais rapidement on s’est rendu compte qu’il fallait un vrai spécialiste : la profession de radio navigant était née.
Au début des années trente, l’équipage de base à trois – pilote, radio, mécanicien – était né et il allait durer jusqu’à la fin des années cinquante, jusqu’au Douglas DC-4. Mais sur les longs parcours transatlantiques, il était devenu évident qu’il fallait un autre spécialiste pour assurer la navigation : le navigateur aérien était né. À l’évidence, ce devaient être des marins, et le premier à embarquer avec son sextant fut Jean Dabry, capitaine au long cours, qui effectua avec Jean Mermoz la première liaison aérienne postale de l’Atlantique Sud de Dakar à Natal. Jean Dabry devint pilote en 1937, ouvrant la voie à des centaines d’aviateurs de différentes spécialités, radios, mécaniciens, navigateurs, qui, du fait de l’évolution de l’aviation et donc de leur profession, changèrent de métier au cours de leur carrière.
L’un d’eux en particulier illustre bien cette évolution ; il s’agit d’André Brun, qui, commença à Air France comme mécanicien au sol en 1937 à Marignane qui obtint successivement les licences de mécanicien navigant, radio et pilote pour terminer sa carrière comme commandant de bord sur Caravelle.
C’est à eux tous que Icare consacre ce numéro.
Extrait de l’éditorial de François Rude
Sommaire :
– Éditorial (F. Rude)
– C.P.P.N. puis S.F.P. (A. Gréard)
– Les équipages des compagnies aériennes françaises (F. Rude)
– L’évolution des spécialités dans la composition des équipages (F. Rude)
– La rue de la Lune, piste d’envol des radionavigants (J-J. Wanègue)
– La transformation des radios en pilote (J. Massotti)
– La radionavigant (E. Benkimoune)
– Une conversion de navigateur à pilote à l’Institut Amaury Lagrange (G. Amouroux)
– C.V. de papy l’aviateur (M. Chollet)
– Souvenirs d’un mécanicien navigant devenu pilote (A. Marrec)
– À la recherche du F-BGZB (B. Roumens)
– In memoriam Jacques Noetinger (F. Rude)
– Trente ans en arrière (Jean Noetinger)
– In memoriam Henri Perrier (F. rude)
– In memoriam Jean Fournier (X. Barral)
– Les navigateurs (J. Fournier)
– Le pilote et l’automate (R. Galan)
– Analyses d’accidents (R. Galan)
– EBACE 2012 : Falcon
– Les livres (F. Rude)
180 pages, 24 x 32 cm, dos carré