Après plus de 57 ans, il est temps d’évoquer cette campagne de Suez brutalement écourtée sous l’énergique pression de l’URSS et des États-unis alors que la France espérait trouver dans cette opération la fin du soutien de l’Égypte à l’insurrection algérienne.
Malgré la distance, la campagne avait été remarquablement organisée conjointement avec le Royaume Uni mais aussi avec le gouvernement israélien qui devait fournir une base pour les escadres françaises. Les opérations alliées, tant maritimes qu’aériennes, se déroulèrent parfaitement, avec un léger avantage pour les forces françaises. En effet, l’Air Vice Marshal Keightley, qui commandait à Chypre, n’a-t-il pas confié au général Brohon, son deputy, qu’en comparaison de l’Armée de l’air « The RAF looked almost victorian ».
Nous avons donc rassemblé des témoignages passionnants, comme celui du général Edmond Jouhaud qui, en tant que major-général et adjoint du général Bailly, chef d’État-major de l’Armée de l’Air alors en mission aux États-unis, prépara toute l’opération avec un maximum de discrétion, exclusivement en contact avec le premier ministre et le ministre de la défense nationale.
Le général Lucien Robineau, ancien chef du SHAA, le Service historique de l’Armée de l’air – rattaché maintenant au Service historique de la défense – nous fait connaître l’aspect politique des évènements qu’il a bien connu au travers de ses patients travaux de mise en œuvre de l’équipe de recueil des témoignages oraux. Un grand travail qui a porté ses fruits.
Jean-Jacques Petit, ancien de l’Armée de l’Air et peintre de l’Air, mais aussi historien de l’aviation, auteur de plusieurs livres, a rassemblé une très complète chronologie de ce que fut cette campagne vue aussi bien du côté français qu’anglais mais aussi israélien.
Nous avons aussi demandé leur témoignage à des acteurs de cette opération au sein de l’Armée de l’air et de l’Aéronavale, pilotes qui, pour certains, ont terminé leurs carrières aéronautiques dans l’aviation civile.
Que tous ceux qui ont bien voulu fouiller dans leur mémoire et dans leurs tiroirs soient ici remerciés pour leurs recherches et leur aide.
Nous avons obtenu un soutien efficace de la part de la section Air du Service historique de la Défense, section air, qui nous a fourni une aide efficace pour l’identification des photos aériennes des objectifs militaires.
Merci aussi à Robert Feuilloy, animateur principal de l’association pour la recherche de documentation sur l’histoire de l’Aéronautique navale, l’ARDHAN, qui a répondu à la vitesse supersonique à nos questions.
Nous sommes redevables à Pionniers, la revue des Vieilles Tiges, qui nous a permis de reproduire l’article du général Edmond Jouhaud et à la revue des anciens élèves de l’École de l’Air, Le Piège, qui nous a communiqué le récit du général Georges Perseval.
L’abondance des participations nous conduit à reporter au numéro suivant l’action de l’Aéronautique navale.
Éditorial de François Rude
Sommaire :
– Suez – Nos forces aériennes – automne 1956 (Général Jouhaud)
– Les secrets de l’affaire de Suez (Général Robineau)
vus par les témoignages oraux, archives de substitution.
– Journal d’une guerre économique moderne (J.-J. Petit)
– Suez 1956 avec la 1re Escadre de Chasse
– L’expédition d’Égypte ( Jean-Paul Salini)
– L’Escadron 3/2 Alsace en Israël (M. Larrayadieu)
– Mission sur l’Égypte (J. Boyé)
– La 3e Escadre de Chasse ( G. Pénobert)
– Analyses d’accidents (R. Galan)
– In memoriam : Jean-Claude Poirier (A. Gréard)
– Les livres (F. Rude)
176 pages, 24 x 32 cm, dos carré
– Opération de Suez, Vol. 1 : Armée de l’Air
– Opération de Suez, Vol. 2 : Aéronavale