Ce numéro marque un virage dans la vie d’Icare. Il y avait si longtemps que François Rude en était la cheville ouvrière qu’on finissait par le considérer comme partie intégrante du magazine. Il nous a quittés en juillet 2014, et l’éditorial ainsi que les deux articles in memoriam signés Jean-Claude Buck et Lucien Robineau ne sont que justice au regard de l’ouvrage accompli.
Pour cette délicate reprise sous la houlette de Jean-Pierre Dussurget, à qui nous adressons nos vœux et que nous assurons de notre soutien, c’est un sujet de choix qui nous attend. Gourdou et Leseurre, des avionneurs à l’histoire passionnante dont on parle hélas bien trop peu. C’est Pierre Gaillard, l’historien de l’aviation bien connu, qui s’y est collé, se fondant sur les travaux d’un grand défricheur, le regretté Jean Liron que l’on a plaisir à voir ainsi ressurgir.
Gageons que la nouvelle rédaction d’Icare saura tenir la barre de ce magazine important aux yeux des passionnés d’aéronautique.
PB
Nous voudrions tout d’abord vous dire toute notre émotion et notre peine suite à la disparition de François Rude. Il était à la fois le véritable pilier et chef d’orchestre d’Icare depuis de si nombreuses années.
C’est tout le challenge qui attend l’équipe rédactionnelle que de continuer à faire vivre notre revue, à intéresser, voire à surprendre notre fidèle lectorat. A ce titre, je voudrais faire appel à celles et ceux qui, intéressés par l’histoire de l’aéronautique, souhaiteraient nous rejoindre et leur dire qu’ils seraient les bienvenus. Nous allons aujourd’hui vous présenter une étude sur les avionneurs Charles Gourdou et Jean Leseurre, étude basée en grande partie sur un article rédigé par Jean Liron il y a une quarantaine d’années dans la revue Aviation Magazine, l’un et l’autre ayant depuis disparu. Cet article précise que les documents de l’entreprise ayant été au moment de la Libération de Paris saccagés et dispersés, l’histoire de ses fabrications n’a pu être reconstituée qu’à partir des souvenirs de participants et de témoins de cette époque, d’informations publiées dans la presse spécialisée d’avant guerre, des archives du Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, et, naturellement des documents conservés par la famille.
]ean Liron avait recueilli à l’époque les précieux témoignages de Charles Gourdou lui-même, de l’ingénieur Georges Bruner, du directeur Fernand Capette, des pilotes André Christiany et Jean-Marie Le Borgne.
Plus récemment, Pierre Gaillard, historien aéronautique, auteur de nombreux ouvrages ainsi que de cette étude, a bénéficié de l’aimable participation de Jeanne Bonis-Charancle, la fille de Jean Leseurre.
S’y sont ajoutés des éléments provenant de diverses sources écrites.
Il convient de remarquer, malgré ces aides précieuses et les efforts de chercheurs de renom, que des incertitudes, des contradictions, des lacunes (notamment iconographiques) subsistent, et que l’on ne peut raisonnablement écrire le mot «fin» à cette histoire. D’autant plus que depuis l’avènement de l’informatique, Internet est venu semer le trouble en ajoutant quantités de nouvelles données de provenance parfois douteuse.
Dans cette étude, Pierre Gaillard s’est efforcé, aussi modestement que prudemment, de présenter une synthèse de tous ces éléments qui constituent un fort complexe puzzle.
Éditorial de Jean-Pierre Dussurget, rédacteur en chef d’Icare
Sommaire :
– Les origines
– La première époque Gourdou-Leseurre (1919-1925)
– L’intermède Loire-Gourdou-Leseurre (1925-1929)
– La seconde époque Gourdou-Leseurre (1929-1937)
– L’époque Gourdou sans Leseurre (1937-1940)
– Vers le terme
– Le lycée professionnel Gourdou-Leseurre
– Les analyses d’accidents (R. Galan)
– Les livres (R. Galan)
168 pages, 24 x 32 cm, dos carré